Les gardes communaux ne sont pas près de lâcher du lest, bien que le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales ait déjà répondu favorablement à certains points de leur plateforme de revendications. Les réunions de concertation et de consultation de la base se poursuivent toujours au niveau national. Hier, c'est dans la commune d'Aït Yahia Moussa, à 25 km au sud de la wilaya, qu'un peu plus d'une soixantaine de représentants des détachements répartis sur le territoire de la wilaya se sont donné rendez-vous, en présence du délégué national, M. Aliouet Lahlou. Il a été question lors de cette réunion organisée au niveau de la maison de jeunes de la commune, de rappeler les acquis arrachés après le long combat mené et l'imposante marche de juillet dernier sur Alger. Des orientations ont été données pour les présents qui auront la mission d'expliquer à leurs collègues les démarches à entreprendre afin de bénéficier des nouvelles mesures, qui pour intégrer le corps de l'ANP, qui pour bénéficier d'une retraite anticipée, ou intégrer des entreprises publiques. Mais aussi la nécessite d'aller vers une organisation dans cette wilaya. Aliouet Lahlou a relevé, d'ailleurs, lors de son intervention «le manque de coordination entre les éléments de la garde communale à Tizi Ouzou». Par ailleurs, l'ensemble des présents et intervenants ont exprimé leur refus des dernières décisions du ministère de l'Intérieur, notamment celle relative aux heures supplémentaires. Ils estiment, à l'instar d'autres wilayas du pays, que la prime d'astreinte de 3000 DA décidée par le département de Daho Ould Kablia est insuffisante. Des signatures seront récoltées et remises au ministre prochainement. «Nous sommes arrivés, à la réunion de jeudi dernier à Mouzaïa, dans la wilaya de Blida, à 39 720 signatures et des fax arrivent toujours. Ce nombre reste insuffisant, notre objectif est d'arriver à récolter 50 000 émargements sur les 94 000 que compte ce corps, pour dire au ministre que c'est la base qui refuse «votre proposition», nous dira Aliouet Lahlou. Une fondation contre l'oubli D'autre part, le représentant des gardes communaux n'est pas resté indifférent face à ce qu'il qualifie de «campagne de dénigrement et propos diffamatoires» dont le corps a été victime dernièrement et ce, en réponse à des informations rapportées par un quotidien national arabophone qui a «accusé» les gardes communaux «d'être à l'origine des incendies et de soutien au terrorisme». «C'est une campagne qui vise à déstabiliser nos rangs», dénonce M. Aliouet, qui explique qu'une réplique est en train de se préparer dans ce sens. Il précise que le ministre de l'Intérieur a été avisé et interpellé afin de répondre, «faute de quoi, nous allons vers une action de protestation à Alger dans les prochains jours», fera-t-il savoir. «La peur a désormais changé de camp», insiste-t-il. Les gardes communaux prévoient aussi, indique M. Lahlou, «des sit-in de protestation à travers toutes les wilayas du pays, et ce, pour les 23 et 24 octobre, en guise de soutien à nos collègues poursuivis en justice» et qui seront traduits devant le tribunal de Bir Mourad Raïs le 24 octobre prochain. Sur un autre plan, le même interlocuteur tient à préciser que les démarches en vue de la création d'une fondation pour la sauvegarde de la mémoire et contre l'oubli, sont en cours. Pour Lahlou Aliouet, «avec ou sans l'autorisation du ministère de l'Intérieur, la fondation sera créée, car nous avons 4600 martyrs qui ont gravé de leur sang leurs noms dans l'histoire de notre pays». Cette fondation aura aussi à défendre l'élaboration d'un statut particulier «digne» du corps des gardes communaux, notera-t-il enfin.