Alors que certaines APC de la wilaya de Tizi Ouzou font déjà l'objet de fermeture de la part de citoyens qui réclament dans l'ensemble l'amélioration de leur cadre de vie, la grève nationale des travailleurs communaux, à l'appel de la Fédération nationale du secteur des communes (FNSC), affiliée au Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (SNAPAP), a été différemment suivie hier à son premier jour. Même si les représentants de la FNSC parlent d'un taux de suivi qui avoisine les 100%, des échos qui nous sont parvenus hier d'après des sources à travers les quatre coins de la wilaya démentent ces estimations «exagérées». Au chef-lieu de la wilaya, la grève n'a pas été suivie, et la mairie a été envahie par les centaines de citoyens venus qui pour la confection de leurs papiers d'état civil, qui pour un dossier administratif, qui pour la rentrée scolaire. Pour les deux annexes de l'APC de Tizi Ouzou, les travailleurs de celle de la Nouvelle-ville ont favorablement répondu à l'appel, alors que l'antenne de la mairie de Betrouna a affiché 0% de suivi. Ce n'est pas tout, puisque les communaux de trois localités qui ne sont pas des moindres, Tigzirt, Ifflissen et Mizrana en l'occurrence, n'ont pas observé le débrayage. Au sud de la wilaya, pas moins de 8 communes des deux daïras de Boghni et Ouadhias ont été paralysées. Les travailleurs de ces régions, fidèles aux luttes syndicales ont largement répondu à l'appel de leur tutelle. " Le taux de suivi s'approche de la barre des 90 % ", explique une source locale. C'est la même situation pour la commune d'Aït Yahia Moussa dans la daïra de Draâ El Mizan, ou encore à Tizi Ghenif et M'Kira. «Nous sommes mobilisés pour suivre le mot d'ordre de la grève durant ces 8 jours, et les préparatifs vont bon train pour tenir un sit-in devant le siège de la wilaya le 9 septembre prochain», déclare un travailleur de l'APC d'Ath Yahia Moussa. Et de dénoncer : «Les pouvoirs publics ont été avertis à maintes reprises de la colère des travailleurs communaux, mais ils nous ont tourné le dos. Nous vivons dans la précarité sans aucun avenir et nous percevons des salaires qui ne suffissent même pas à subvenir aux besoins de deux personnes pour une semaine». Alors qu'à Aïn El Hammam, le mot d'ordre a été largement suivi, comme l'indiquent des sources locales, à Larbaâ Nath Irathen, une commune voisine, les travailleurs demeurent indifférents. «Tout le monde est à son poste et les choses sont normales», explique-t-on. À Makouda comme à Tadmaït, la grève a été amplement suivie. Dans la daïra de Béni Douala, le taux de suivi varie d'une commune à l'autre, puisqu'à Béni Zmenzer, le service minimum a été assuré par certains travailleurs, alors qu'au chef-lieu de Béni Douala, la mairie était fermée du côté de l'état civil, mais pas le côté administratif, tandis qu'à Ait Mahmoud, le travail a été assuré à 100%. «Aucun travailleur n'a observé la grève», nous dira une source fiable. Enfin, il s'avère que le taux de participation à la grève diffère d'une commune à une autre. Pour ainsi dire, il est loin d'être à 100%, comme le sous-entendent les responsables de la FNSC, mais il peut avoisiner les 80%, selon nos différents échos.