Les partisans de Belkhadem poursuivent leur occupation du siège de la Mouhafadha d'Oran, et le conflit qui les oppose aux redresseurs, emmenés par le mouhafedh Mustapha Abid, risque de s'enliser et de perdurer si la direction centrale du parti ne pèserait pas de tout son poids pour parvenir à un arrangement consensuel comme pour les nombreuses précédentes passes d'armes entre les deux camps. Hier, les jeunes militants ont voulu prouver leur présence et leur détermination à aller jusqu'au bout de leur action en diffusant, à partir du siège de la Mouhafadha, des chansons patriotiques à la gloire du président de la République. «Nous ne bougerons pas d'ici tant qu'on n'aura pas fait le ménage. Les félons ont fait beaucoup de mal au parti et son image a été écornée à Oran par leurs pratiques qui sont contraires aux orientations de la direction», affirment des jeunes militants rencontrés sur les lieux. La guerre entre les deux camps a franchi aujourd'hui une nouvelle étape avec la chasse aux soutiens parmi la base du parti dans la capitale de l'Ouest. Des émissaires sillonnent les kasma et celles parallèles en quête de soutien qui laisse penser qu'on s'achemine vers une revue d'effectifs avant les prochaines joutes. «Nous avons déposé une plainte auprès du parquet contre ces envahisseurs qui sont manipulés par des élus dont la candidature et l'élection sont rejetées par la base militante. Nous sommes des légalistes, nous attendons une réponse ferme des pouvoirs publics pour libérer le siège de la Mouhafadha, autrement nous avons nous aussi des arguments solides pour agir», diront des partisans du mouhafedh. Les prochains jours risquent d'être riches en rebondissements, même si tout laisse penser que la guerre autour des listes pour les futures élections locales ne fait que commencer. Et en attendant, le FLN se donne en spectacle au tout Oran qui assiste amusé à une guerre fratricide alimentée par de sombres intérêts.