Bien que les divergences apparentes entre les trois partis de l'Alliance verte (AAV) demeurent toujours, en témoignent les valses hésitations quant à l'option à choisir à propos des élections locales, les leaders de ces formations ont accordé leur violons hier pour affirmer que l'AAV «est en bonne santé» et que son engagement s'inscrit dans la continuité. En dépit des obstacles et autres problèmes, estime Bouguerra Soltani qui s'exprimait hier à l'occasion d'une journée d'étude parlementaire sur le plan d'action du gouvernement organisée au siège du MSP, «l'Alliance poursuivra son chemin». M. Bouguerra Soltani, qui a soigneusement évité d'énumérer ces obstacles et pour qui la participation aux élections est pourtant «une nécessité, un devoir», se contentera de rappeler que les conseils consultatifs respectifs des 3 partis ont entériné la décision. Ils ont «donné un visa» pour la participation aux locales du 29 novembre, a-t-il dit. Façon aussi pour lui de couper court quant à ses précédentes déclarations où il avançait que le MSP fera cavalier seul dans nombre de wilayas, alors qu'il pourrait se présenter sur des listes communes avec ses deux partenaires, Bouguerra Soltani se réjouira que «les listes de candidatures sont confectionnées au niveau local». «Nous avons voulu tester la démocratie locale», a-t-il commenté estimant que cette «démocratie» doit se poursuivre. Hamlaoui Akkouchi d'El Islah, qui tient aussi à l'Alliance comme à la prunelle de ses yeux, demeure dans ce sens convaincu que «les citoyens approuvent l'Alliance à travers les listes communes et non pas des listes séparées». «Nous avons effectivement laissé le choix aux bureaux de wilaya. Ce sont eux qui décident et qui confectionnent les listes alors qu'avant le choix s'effectuait au niveau central», précise-t-il réaffirmant que l'AAV s'inscrit dans la continuité malgré les obstacles. Lui, par contre, trouvera en Amar Ghoul auquel il dénie le droit de représenter la mouvance islamiste, un bouc émissaire, pour expliquer ces obstacles. Naâmane Laouar, chef du groupe parlementaire de l'AAV, ira même, dans une déclaration qu'il nous a faite en marge, jusqu'à lui dénier le droit de réclamer 40 députés au TAJ, «car élus sur des listes d'autres partis». Pour lui, ils ne sont que 9 députés à avoir rejoint le parti de Ghoul dont deux seulement ont déposé leur démission. Fateh Rebaï du mouvement Ennahda est quant à lui convaincu de l'impératif de «promouvoir l'Alliance verte qui n'est pas conjoncturelle». «Nous sommes convaincus que l'Algérie a besoin de partis forts et des alliances influentes guidées par des principes», a-t-il dit dans son allocution au cours de laquelle il s'est également étalé sur les raisons qui ont poussé son parti à opter pour la participation aux législatives. «Le plan d'action du gouvernement est flou» S'agissant du thème du jour, à savoir le plan d'action du gouvernement, Bouguerra Soltani a tenu à relever «un flou» qui caractérise ce plan qui devait être «une feuille de route», relevant une différence entre le plan d'action du gouvernement et le programme du président, en ce sens, a-t-il expliqué, «les priorités qui devaient être revues sont toujours maintenues». Il notera une absence de stratégie d'une équipe de technocrates dont la durée ne dépassera pas 20 mois, appelée seulement à gérer les affaires courantes». Le plan d'action «est-il une continuité de ce qui reste du programme du président où une révision des priorités», s'est-il interrogé notant que «les priorités de 2009 sont différentes de celles de 2011 et le seront encore plus de celles de 2014». Il relèvera l'absence de statistiques dans le plan qui sera présenté aujourd'hui, notamment sur le chômage, l'emploi et s'interrogera sur le budget de fonctionnement qui est supérieur à celui d'équipement. «Le plan d'action qui est pauvre en chiffres est impossible à évaluer. Le gouvernement n'est pas celui du peuple. L'APN qui doit le contrôler n'est pas également issue du peuple», résumera pour sa part Rebaï qui réclame des «réformes profondes, un gouvernement d'union nationale qui se chargera d'organiser d'autres élections législatives ensuite les locales puis les présidentielles».