La Fédération nationale des marchés de gros des fruits et légumes a déploré l'anarchie qui règne dans ces espaces commerciaux. La fédération, relevant du l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), explique cette situation par la prolifération de mandataires informels. Son président, Mustapha Achour, a estimé, hier, en marge du point de presse animé par l'UGCAA que 10 000 marchands activent dans ces espaces commerciaux. Ainsi 2 000 commerçants seulement activent d'une manière légale au niveau des 44 marchés de gros de fruits et légumes du territoire national. M. Achour, qui a dressé un tableau sombre de la situation, tout en évoquant l'anarchie, le manque d'hygiène et de sécurité, a sollicité l'intervention des autorités concernées, à leur tête le ministère du Commerce pour rétablir la situation. Une intervention qui consiste, suggère-t-il, en l'organisation et en la régularisation de ces espaces et l'exclusion des mandataires illégaux et la «mafia» qui imposent leurs diktats sur les marchés. Plus explicite, il a indiqué que «ces gens-là alimentent d'une manière illégale le marché». Intervenant lors du point de presse, le secrétaire général de l'UGCAA, Salah Souilah, s'est montré «satisfait» des résultats réalisés par la campagne d'éradication du marché informel lancée dans plusieurs wilayas du pays par le ministère de l'Intérieur. Cet optimisme se traduit par le chiffre réalisé relatif à l'avancement de l'opération en question, lancée depuis un mois. En effet 30% des marchés informels ont été éradiqués selon les estimations du ministère du Commerce. Il est à signaler que 7000 agents ont été mobilisés pour mettre fin à plus de 1450 espaces commerciaux informels et environ 75 000 vendeurs illégaux. M. Souilah n'a pas omis de réitérer les solutions alternatives consistant la sédentarisation de cette catégorie dans des espaces plus appropriés. Des solutions qui, selon lui, portent sur le réaménagement et la réouverture des anciens souk el fellah, à coté de l'ouverture urgente des marchés de proximité. Concernant la réalisation des marchés de proximité, une enveloppe de 14 milliards DA sera débloquée selon le ministre du Commerce, Mustapha Benbada. Pour suivre de près le déroulement de la compagne, l'UGCAA organise des réunions avec ses secrétaires généraux de wilaya pour évaluer le déroulement de l'opération. Le secrétaire général de l'UGCAA de la wilaya de Souk Ahras a souligné que des commerçants informels ont refusé d'être recasés dans des marchés de proximité pour des rasions purement matérielles. Ils expliquent ce refus en soutenant que leurs rentes sont plus importantes sur les marchés informels. Autrement dit, ils gagnent beaucoup plus en travaillant illégalement. Une activité où ils ne payent ni loyer ni impôts ni autres charges comme l'électricité. Tout en sollicitant l'intervention du ministre du Commerce pour trouver une solution aux huit marchés de proximité toujours inoccupées. Concernant les commerçants endettés depuis la décennie noire, le secrétaire général de l'UGCAA a réitéré sa demande d'effacement des dettes accumulées comme il a été fait pour les agriculteurs.