Les conducteurs de train ont repris le travail hier matin, après une semaine de grève pour protester contre leurs conditions de travail et la menace de licenciement qui planait sur l'un des leurs. Cette reprise fait suite aux négociations engagées entre les grévistes et la direction générale après intervention de la tutelle. Cette rencontre avait réuni le directeur général, le directeur des ressources humaines, le directeur régional, celui de la sécurité, le président de la fédération des cheminots ainsi que le secrétaire général du Syndicat des conducteurs de train. Dans le procès-verbal de cette réunion dont une copie a été transmise à notre rédaction, il est stipulé, notamment, la reprise immédiate des services de l'ensemble des travailleurs grévistes, la levée des poursuites engagées par la SNTF à l'encontre des grévistes. Concernant le conducteur de train menacé de licenciement, une nouvelle enquête a été ordonnée par le ministère des Transports, alors que pour les failles sécuritaires soulevées par les syndicalistes, il a décidé qu'elles feront l'objet d'un rapport auquel la DG apportera les réponses adéquates. Au sujet des revendications socioprofessionnelles, la direction de la SNTF s'engage à prendre attache avec le ministère des Transports afin d'entamer les négociations. Il est aussi précisé dans le document, que le régime indemnitaire doit faire l'objet d'un examen au début de l'année 2013, conformément au protocole d'accord de juin 2011. Un syndicaliste nous révélera être «satisfait» dans la mesure où cette plateforme représente la reconnaissance des lacunes soulevées depuis des années. «La composante de la direction générale a changé à de nombreuses reprises. A chaque nouvelle équipe, nous exposions nos doléances, mais sans aucun résultat. D'ailleurs, je tiens à préciser que la direction a reconnu avoir cédé à notre pression via la presse», nous a-t-il dit, espérant que la nouvelle commission d'enquête sur l'accident ferroviaire incriminant leur collègue soit impartiale. Sur les réponses de la DG relatives aux failles sécuritaires, il nous dira qu'elle doit faire de gros investissements au niveau des installations et du matériel défectueux. «La direction nous a assuré ne pas avoir été au courant des lacunes concernant les installations sécuritaires alors que celles-ci datent des années 80. Je pense qu'il y a soit une désinformation et nos doléances ne sont pas transmises au DG, soit ce sont des mensonges que l'on nous assène afin de ne pas reprendre la grève», déplore-t-il, ajoutant qu'en ce qui concerne leurs revendications sociales, «la direction joue le temps». Il dénonce par ailleurs l'absence d'un échéancier. «Ce PV a été établi juste pour désamorcer la crise et nous remettre au travail. A partir de maintenant, nous allons être vigilants. Nous voulons que soit instauré un planning de travail à même de vérifier l'exécution des promesses signées. Nous allons demander dès cette semaine une nouvelle audience au directeur général afin qu'il mette fin à nos doutes quant à la sincérité de l'administration», nous a-t-il dit, ajoutant que la Fédération nationale des cheminots n'a pas fait son travail car elle n'a pas assuré le suivi par rapport aux différentes requêtes exprimées par le Syndicat des conducteurs de train. «Nous souhaitons préserver la vie des voyageurs. Nous n'avons pas entamé ce mouvement par corporatisme. Il faut désormais pallier toutes les failles à même de diminuer l'erreur humaine. Ce PV, nous allons nous assurer qu'il soit exécuté dans son ensemble.» Par ailleurs, nous avons tenté en vain de joindre la direction générale de la SNTF.