Le Comité international olympique vient de saisir le président du Comité olympique algérien, le professeur Rachid Hanifi, par lettre, dans laquelle il lui a demandé de transmettre à chacun des membres de son assemblée générale ses observations. L'objet de ce courrier a bien sûr trait à la crise qui secoue l'instance olympique algérienne au regard de ce qui s'est passé le 29 septembre dernier, jour où l'assemblée générale ordinaire n'avait pas pu se tenir, les 2/3 de sa composante demandant le départ pur et simple du premier responsable du COA. On rappellera que, se trouvant acculé, ce dernier n'avait pas abdiqué, préférant lever la séance après avoir indiqué que le problème sera réglé en assemblée générale extraordinaire. Il est évident que c'est le professeur Hanifi qui a saisi le CIO pour lui faire part de ce qui s'est passé le 29 septembre. Pour accompagner la missive du CIO, le président du COA a, lui-même, rédigé une lettre à chacun des membres de l'AG leur expliquant que «la réunion du 29 septembre dernier a été avortée par l'intrusion d'une motion qu'auraient signée les 2/3 des membres (je n'ai reçu aucun document authentifié relatif à cette motion) exigeant le départ avant terme du président élu pour un mandat de quatre années. Cette démarche, très dangereuse pour l'avenir de notre mouvement sportif national, car non respectueuse des statuts et substituant à ces derniers le diktat du nombre, pourrait constituer un précédent grave pour le renouvellement des instances dirigeantes élues du sport national.» Pour ce qui est de la missive du CIO, signée par le directeur des CNO, M. Père Miro, et par le président de l'Acnoa, l'intendant général Lassana Palenfo, elle va dans le sens de calmer le jeu. «Le CIO et l'Acnoa n'ont pas l'intention de s'immiscer dans les affaires internes du COA mais ont le devoir moral de rappeler chacun aux responsabilités qui sont les siennes dans le seul but de permettre à votre institution d'accomplir sereinement les missions qui sont les siennes et d'exercer ses activités comme il se doit dans le cadre de la Charte olympique et de ses statuts», écrivent-ils. Ils ajoutent qu'il «est indispensable que votre CNO puisse se réunir aussi bien au niveau du Comité exécutif que de l'assemblée générale et il est de la responsabilité et du devoir le plus élémentaire des membres du Comité exécutif et de l'AG d'être présents à ces réunions statutaires et de permettre un débat démocratique et serein». Les deux signataires de la lettre invitent, alors, le COA à respecter ce qui peut être assimilé à une feuille de route. Ils lui expliquent que dans un premier temps, il faudrait que le Comité exécutif se réunisse avec l'ensemble de ses membres de manière à préparer l'AG et ce dans les plus brefs délais. Dans uns second temps, ils demandent à ce que se tienne une AG du COA au cours de laquelle seront présentés les bilans de cette instance conformément à ses statuts. Ils indiquent qu'il est «évident que dans cette présentation des bilans, les membres du Comité exécutif devront assumer collégialement ou individuellement les responsabilités qui sont les leurs devant l'AG». Ils invitent, également, les membres de l'AG à discuteur en AG des problèmes qui se posent au COA. «En cas de manquement grave (collégial et/ou individuel) constaté ou avéré, précisent-ils, l'AG pourrait naturellement prendre les décisions qui s'imposent dans le cadre des statuts du COA. Ceci en respectant, bien entendu, les principes de bonne gouvernance et de démocratie ainsi que les droits élémentaires de la défense, notamment le droit d'être entendu au préalable et le fait que tout vote portant sur des personnes devrait être effectué à bulletin secret. «Ils affirment sur ce dernier point pourrait être débattu en AG extraordinaire» qui «se tiendrait à la suite de l'AG ordinaire, indiquent-ils, pourquoi pas le même jour». Fort de ce courrier, le président du COA termine la lettre d'accompagnement qu'il a adressée à chacun des membres de l'AG en disant qu'il garde «espoir de bénéficier de votre soutien pour sortir de cette situation préjudiciable pour l'avenir de notre mouvement sportif national avec le sens de responsabilité, de morale et d'éthique que requièrent les fondements de l'olympisme». Reste à savoir comment vont réagir les membres de l'AG sachant qu'ils sont bien plus des 2/3 à être entrés dans l'opposition vis-à-vis du président du COA qui ne s'est jamais senti aussi isolé.