Malgré les importants efforts déployés par l'Etat pour relancer l'économie nationale, Réda Hamiani, président du FCE, estime que «nous sommes dans un processus de désindustrialisation». Le taux de croissance de 3% avancé récemment par le Fonds monétaire international (FMI) révèle «une image du mauvais fonctionnement de l'économie algérienne», a-t-il précisé, hier à Alger, en marge d'une rencontre intitulée «Journées de l'entreprise algérienne : Sa relation au système financier et bancaire national». Pour M. Hamiani, «c'est paradoxal», car l'Etat fait des efforts sans résultats probants. «La machine économique est sous la double influence négative de l'importation et sous l'emprise du marché informel qui se porte bien», expliquant l'échec de la politique actuelle de l'Etat. D'où, selon lui, l'urgence de relever le défi de la relance de l'économie par l'investissement productif. Un objectif pouvant être atteint car les fonds sont disponibles. Evoquant la relation banque-entreprise, il a salué les efforts entrepris par les banques même si elles accusent encore beaucoup de retard. «Elles doivent construire des liens durables avec les entreprises», a-t-il suggéré, proposant d'orienter les liquidités des banques vers l'investissement. Elles se contentent actuellement de replacer 35% de leurs ressources à la Banque centrale pour avoir 0,5% de taux d'intérêt. L'autre contrainte liée à l'investissement est l'important développement du marché informel. «35 milliards de dollars circulent sur le marché», s'est-il alarmé en proposant, par ailleurs, au gouvernement de réinvestir les recettes des exportations. «Si on laisse aux banques commerciales les deux milliards de dollars de revenus des exportations hors hydrocarbures en plus des trois milliards de dollars des titulaires de comptes en devises dans des banques, soit un total de cinq milliards de dollars au banques commerciales au lieu de les rétrocéder à la Banque centrale, répondrait à l'instrument de change d'un marché à terme», a-t-il proposé. M. Hamiani a suggéré que «la Banque centrale d'Algérie aura l'argent du pétrole et du gaz, soit près de 80 milliards de dollars par an, et devrait laisser au niveau commercial les exportations hors-hydrocarbures plus les dépôts des comptes ouverts par les particuliers pour alimenter ce marché à terme de change». Il a rappelé que «la Banque d'Algérie disait qu'avec cinq milliards de dollars de réserves de change, elle mettrait en place ce marché à terme de la devise. Actuellement, l'Algérie possède près de 200 milliards de dollars» pour aller vers les marchés étrangers.