L'enlèvement d'un jeune de la commune d'Azeffoun, 65 km au nord-est de Tizi Ouzou, a suscité un élan de solidarité et de mobilisation dans la région. Les comités de village de la localité s'organisent afin de libérer dans les plus brefs délais la victime. Des actions de protestation sont d'ores et déjà décidées. Il s'agit, selon une source locale, d'une marche populaire pour aujourd'hui, dans la ville côtière d'Azeffoun, chef-lieu communal. Cette action de protestation pacifique sera suivie d'une grève générale au niveau de toute la ville, ajoute-t-on. Les habitants d'Azeffoun, qui se sont réunis comme un seul homme, exigent la libération de la victime saine et sauve, Ghilas Hedjou, âgé à peine de 19 ans, du village M'Latha, et fils d'un entrepreneur de travaux publics très connu dans la région, et ce, sans aucune condition. La population locale s'organise quelques heures seulement après la disparition de la victime. Une cellule de crise est installée pour suivre l'évolution de cette affaire et organiser la protestation. Plusieurs citoyens ont convergé durant la journée d'hier vers la demeure des parents de la victime pour les soutenir dans cette dure épreuve. La victime n'a pas donné signe de vie depuis jeudi soir. Son véhicule a été retrouvé le lendemain au village Chorfa, sur les hauteurs de la commune d'Azeffoun, ajoute notre source. Aucune information n'a filtré sur une éventuelle prise de contact entre les ravisseurs et la famille de la victime, comme cela se fait à chaque enlèvement à Tizi Ouzou. Le téléphone mobile de la victime, selon d'autres sources, est toujours injoignable. Il est resté éteint depuis la disparition du jeune Ghilas. Ainsi, l'accalmie sur le plan sécuritaire que connaît cette wilaya de Kabylie n'est qu'éphémère. Cet énième acte de kidnapping vient replonger la région dans un climat de psychose. Le terrorisme qui fait bon ménage avec le banditisme tétanise la population de la région. Le kidnapping du fils de l'entrepreneur Hadjou est le 72e cas enregistré à Tizi Ouzou depuis l'avènement de ce phénomène étranger à la région, apparu vers la fin de l'année 2005. D'autres cas similaires ont eu lieu déjà dans cette région de la Kabylie maritime, notamment à Aghribs et Iflissen. C'était, pour rappel, les habitants du village Issenadjen, dans la commune d'Iflissen, qui se sont soulevés contre les groupes islamiques armés, après l'enlèvement d'un commerçant du village, en 2009. Le mur du silence a été brisé. La victime a été libérée sans aucune contrepartie par les ravisseurs. Depuis, d'autres régions ont médité le courage des habitants d'Iflissen, à l'image de ceux de Ouacifs, de Boghni, de Fréha…