Commentant le vote, avant-hier, par le Sénat français d'une loi reconnaissant la répression du 17 octobre 1961, Me Farouk Ksentini, président de la Commission nationale de promotion et de protection des droits de l'homme (CNPPDH), a déclaré hier que «ce vote est une bonne chose», relevant toutefois que «la France procède par étapes quant à la reconnaissance des crimes commis par le colonialisme français en Algérie». «C'est parce que François Hollande a des difficultés avec l'opinion publique française qu'il n'a pas d'autre choix que de procéder par étapes», explique Me Farouk Ksentini. Au sujet de la différence entre la repentance et la reconnaissance du massacre du 17 octobre 1961, Me Ksentini explique que «la repentance est une reconnaissance officielle de la part de la France des crimes commis lors de l'occupation de l'Algérie. C'est aussi que la France exprime officiellement des regrets pour ses crimes à l'endroit du peuple algérien». «C'est comme l'a fait Jacques Chirac en demandant des excuses du fait que la France a déporté, en 1942, 2000 Parisiens juifs vers l'Allemagne où ils ont été tués», ajoute Me Farouk Ksentini. «La France doit se repentir pour la colonisation de l'Algérie et les crimes qu'elle y a commis», poursuit Me Ksentini. Concernant la différence entre le traité d'amitié et le partenariat stratégique évoqué récemment par le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, le président de la CNPPDH affirme qu'«il ne peut pas y avoir de traité d'amitié sans qu'il n'y ait une repentance de la part de la France». Pour ce qui est de la carte localisant les mines antipersonnel enfouies par la France du temps du colonialisme le long des frontières algériennes, Me Farouk Ksentini dira que «la France doit remettre la carte localisant avec exactitude ces mines. Nous ne devrions pas la supplier pour ça puisqu'il s'agit de vies humaines», explique-t-il.