Devant l'intensification des activités terroristes et criminelles dans la région du Sahel, l'Algérie a déployé d'importants efforts pour contrôler ses frontières et lutter contre le terrorisme et le commerce illicite d'armes conventionnelles par des acteurs non étatiques. Mais la situation alarmante qui prévaut dans cette région «requiert une assistance substantielle de la part des pays développés, des organisations internationales et en particulier des Nations unies afin de renforcer les capacités des pays de la région dans la lutte contre le commerce illicite des armes légères et de petit calibre», a recommandé le représentant de l'Algérie devant la première commission de l'ONU chargée des questions de désarmement et de sécurité internationale, consacrée aux armes conventionnelles. Il a également fait part de sa préoccupation concernant l'afflux d'armes légères et de petit calibre dans cette région en provenance de la Libye, contribuant à la détérioration de la situation sécuritaire. Abordant plus généralement la question des armes légères, il a exhorté les Etats, en particulier les principaux Etats producteurs, à s'assurer que de telles armes ne soient fournies qu'aux gouvernements ou aux entités dûment autorisées par eux. Cité par l'APS, il a aussi plaidé pour une pleine mise en œuvre du Programme d'action des Nations unies visant à prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects. De surcroît, il a réaffirmé l'engagement de l'Algérie en faveur de la mise en œuvre de l'instrument international d'identification et de traçage rapides et fiables des armes légères illicites. Le délégué de l'Algérie a indiqué que le texte d'un projet de traité sur le commerce des armes devrait être basé sur les principes de la Charte des Nations unies. Renforcement de la coopération sud-sud Pour sa part, le délégué de l'Afrique du sud a estimé que d'importants progrès avaient été réalisés malgré l'échec de la conférence diplomatique pour un traité sur le commerce des armes de juillet dernier. Il a insisté sur la responsabilité des Etats parties au futur traité de «mettre en place des législations nationales efficaces pour le contrôle des transferts d'armes, ainsi que des directives nationales pour leur mise en œuvre, des systèmes d'inspection et des mesures concrètes pour leur réelle application, en incluant des mesures punitives en cas de transgression». Selon lui, le futur traité ne doit pas se limiter «aux types d'armes couverts par le registre des armes classiques des Nations unies mais doit inclure aussi les armes légères et de petit calibre, ainsi que les munitions». Il a également défendu une coopération Sud-Sud renforcée, notamment en Afrique, où des pays ont l'expérience et le savoir-faire pour aider au renforcement des capacités nationales, des contrôles de stocks ou des frontières. De son côté, le représentant du Togo a rappelé que le trafic illicite des armes légères et de petit calibre (ALPC) avait «des conséquences désastreuses et transformait ces armes en armes de destruction massive pour le continent africain», citant en exemple la crise qu'a connue la Côte d'Ivoire et la situation d'insécurité qui prévaut actuellement dans le Sahel et le nord du Mali. La mise en œuvre du Programme d'action des Nations unies sur les armes légères et de petit calibre, adopté en 2001, s'est traduite par la destruction de 5 millions d'armes. Cependant, les spécialistes jugent qu'il reste un long chemin à parcourir face aux 800 millions d'armes légères en circulation dans le monde, responsables de la mort de 1500 personnes par jour.