Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) compte bien rebondir à l'occasion du scrutin du 29 novembre prochain. Bouguerra Soltani pour qui l'échec cuisant du courant islamiste lors des élections législatives du 10 mai dernier «n'est qu'une reculade pour mieux rebondir», perçoit le prochain rendez-vous des urnes comme «une opportunité à saisir pour corriger beaucoup d'erreurs». C'est ainsi, en effet, que le président du MSP, qui arpente peu à peu le chemin de l'opposition, s'est exprimé devant ses militants, membres des commissions nationales et de wilaya chargées de la préparation des prochaines élections, réunies hier au siège du parti à Alger. C'est là un scrutin pour lequel le MSP est en lice suivant le principe «de ne pas céder à la politique de la chaise vide», dira encore Bouguerra Soltani qui réactualise ainsi, via une nouvelle formule, la devise de l'entrisme chère au défunt Mahfoud Nahnah, fondateur du parti. «C'est notre seizième participation à des élections», a-t-il encore rappelé mettant l'accent sur le fait que les locales du 29 novembre interviennent dans un contexte d'indifférence et de désintéressement général de la part de la population. «Un constat qui n'est nullement complexe s'agissant de son explication», soutient encore le président du MSP pour qui une telle réalité est intimement liée avec la fraude massive ayant émaillé les législatives de mai dernier. «Le 10 mai dernier, les voix de nos électeurs ont été détournées, comme cela a été le cas durant les précédentes élections, notamment celles de 1997 et 2002. Nous n'avons pas voulu réagir par souci de ne pas provoquer de problèmes au pays», dira l'orateur. Ainsi et pour garantir une meilleure transparence lors des prochaines joutes électorales, le président du MSP s'en remet au président Bouteflika qu'il ne citera pas nommément, mais qu'il désigne comme étant le seul responsable des dépassements enregistrés lors des précédentes consultations électorales, soit de 2002 à 2012. «Les partis politiques, dont le MSP, doivent assumer un certain degré de responsabilité, même très infirme concernant ce dépassement et ces recours réguliers à la fraude, mais le plus grand responsable d'une telle situation, c'est bien celui qui occupe le centre de décision», dira Bouguerra Soltani précisant que ce «centre de décision» auquel il fait allusion va au-delà du poste ministériel, vu que de son avis, «les ministres ne sont que l'ombre d'eux-mêmes», a-t-il ajouté pour mieux préciser que son message codé s'adresse bel et bien au chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. Il s'en prend aussi au législateur algérien incapable, selon lui, «d'établir des textes de loi à même de stopper net le nomadisme politique», déplore-t-il. Le successeur de Mahfoud Nahnah à la tête du MSP ne semble pas totalement confiant vis-à- vis de la Cnisel, structure chargée de la surveillance du prochain scrutin. La raison ? «Son installation est intervenue très tardivement», rétorque-t-il. Sur un autre chapitre, Soltani regrette aussi que la Constitution algérienne manque d'application en sa qualité de première loi du pays. «Il y a urgence de revenir au régime constitutionnel», n'a pas cessé de répéter le président du MSP.