Le sommet des dirigeants africains tenu à Abuja dimanche dernier a entériné la décision de déploiement d'une force militaire étrangère composée de 3300 soldats au Mali pour une durée d'un an, afin de reconquérir le nord du pays occupé par des groupes islamistes armés. La décision finale de l'envoi de troupes étrangères au Mali relèvera du Conseil de sécurité de l'ONU. La Cédéao espère un accord favorable afin d'engager ses troupes fin novembre ou début décembre. La participation de militaires de pays européens n'est pas écartée, sous le couvert d'assistance et de formation. «Nous prévoyons 3300 soldats pour une durée d'un an», a dit Alassane Ouattara aux journalistes, à l'issue du sommet ayant réuni des dirigeants des 15 pays membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et de quelques autres pays africains, dans la capitale nigériane. Ces soldats proviendraient prioritairement des pays membres de la Cédéao, mais pourraient également être fournis par d'autres Etats non membres, a-t-il dit. «Nous avons des pays qui offrent des bataillons, d'autres des compagnies. (...) Il y a, bien sûr, le Nigeria, le Sénégal, le Niger, le Burkina Faso, nous avons également des pays comme le Ghana (...), le Togo», a-t-il dit, citant des pays membres de la Cédéao. Alassane Ouattara a également mentionné d'autres pays non membres : «Le Tchad, également, pourrait participer» et «nous avons eu des contacts avec d'autres pays : la Mauritanie, l'Afrique du Sud», a-t-il dit. Le chef de l'Etat ivoirien, président en exercice de la Cédéao, a dit espérer que le Conseil de sécurité des Nations unies donnerait son feu vert à une intervention internationale fin novembre ou début décembre. Toutefois, Alassane Ouattara a évoqué «une volonté commune de donner une chance à la paix par le dialogue». Par ailleurs, des ministres de cinq pays européens – France, Allemagne, Italie, Pologne et Espagne – doivent se réunir jeudi à Paris pour discuter de la mise sur pied d'une mission européenne d'entraînement qui compterait au moins 200 soldats.