Un rassemblement de solidarité avec le peuple palestinien a été organisé hier à l'ambassade de Palestine à Alger en présence de l'ambassadeur palestinien, Houssine Abd El Khalek, de la communauté palestinienne établie en Algérie ainsi que de citoyens algériens venus exprimer leur soutien à la population de Ghaza, actuellement sous les bombes israéliennes. Les manifestants brandissant des emblèmes palestiniens scandaient des slogans à la gloire des martyrs et le droit au retour des réfugiés à leur terre natale. Une minute de silence a été observée à la mémoire des martyrs tombés sous les raids aériens de l'armée israélienne depuis le début de l'offensive «Pilier de défense», entamée mercredi dernier. Dans son allocution, M. Abd El Khalek a vivement et fermement condamné cette «nouvelle agression criminelle contre notre peuple à Ghaza». Revenant sur les circonstances et les raisons d'une telle attaque, il soulignera tout au long de son intervention qu'Israël n'a pas besoin de «raisons» pour justifier ses multiples attaques contre la population civile. «Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Inutile de se poser ces questions», a-t-il dit, soulignant que «cet acte barbare et criminel reflète la nature de nos agresseurs qui n'ont plus besoin de se trouver des prétextes pour tuer notre peuple. Il a pour but premier de chasser notre peuple de sa terre, l'anéantir et affaiblir sa détermination à résister à l'occupation, à refuser l'humiliation et à vivre libre dans un Etat indépendant». M. Abd El Khalek n'a pas manqué de relever que l'offensive intervient dans une période préélectorale israélienne et notamment suite à la demande palestinienne d'adhérer à l'Organisation des Nations unies (ONU). Il a ainsi déploré cette pratique, devenue coutumière, qui consiste à mener des offensives meurtrières contre Ghaza à la veille de chaque rendez-vous électoral important. «Les forces politiques israéliennes ont besoin du sang des Palestiniens afin de gagner des voix», a-t-il regretté. Troubler la campagne d'adhésion à l'ONU Cette offensive tend aussi à détourner l'attention de l'opinion publique et des médias de la demande formulée par le président palestinien Mahmoud Abbas d'adhérer à l'ONU, selon l'ambassadeur palestinien. «La diplomatie palestinienne mène un travail diplomatique acharné en vue de voir notre vœu d'adhérer à l'ONU se réaliser. Israël tente ainsi de troubler notre campagne», a-t-il expliqué. Répondant aux questions des journalistes présents, M. Abd El Khalek s'est dit confiant quant à l'admission de la Palestine en tant que membre observateur à l'ONU rappelant que de telles offensives militaires israéliennes et les ripostes de la résistance palestinienne n'ont pas empêché l'adhésion de la Palestine à l'Unesco l'année dernière. S'agissant de la division au sein de la résistance palestinienne, le diplomate l'a qualifiée de «page noire dans notre histoire», reprenant ainsi l'expression du président Mahmoud Abbas. «Ces divisions nous affaiblissent mais ne constituent pas la raison principale de ces opérations», a-t-il estimé tout en se réjouissant du fort élan de solidarité de tous les Palestiniens, où qu'ils soient, avec la population de Ghaza ; un signe, selon lui, que la page noire est tournée. La résistance armée doit continuer. Elle ne constitue pas un obstacle aux efforts diplomatiques consentis pour la création d'un Etat palestinien. «Il s'agit du droit du peuple palestinien à l'autodéfense», a-t-il jugé en soulignant l'importance du travail diplomatique également. Interrogé sur la position de la Ligue arabe et le rôle que peuvent jouer les pays de la région, notamment l'Egypte post-Moubarak, dans la garantie des droits du peuple palestinien, M. Abd El Khalek évite d'être critique et dit s'attendre à une position ferme des pays arabes lors de la réunion de la Ligue prévue dans la soirée. Les autorités palestiniennes avaient appelé à cette réunion et saisi le Conseil de sécurité de l'ONU afin d'avoir un appui juridique et d'amener la communauté internationale à assumer ses responsabilités. «Malgré les changements que certains pays arabes ont connus, la question palestinienne demeure une cause arabe», a estimé l'ambassadeur. «Nous attendons un soutien réel et la protection de notre peuple de la part des pays arabes et de la communauté internationale», a-t-il espéré en rappelant qu'il ne peut y avoir de paix dans la région sans l'arrêt de l'occupation, de la colonisation et du blocus. «Il n'y aura de paix que lorsque le peuple palestinien vivra libre sur sa terre», a-t-il affirmé.