Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni hier soir à 19h00 GMT pour l'examen de la demande du président palestinien, Mahmoud Abbas, portant sur l'adhésion du 194e Etat à l'institution onusienne, l'Etat Palestinien en l'occurrence. «La reconnaissance d'un Etat palestinien est un pas en avant mais ne signifie pas la fin du conflit.» Déclaration de l'ambassadeur de Palestine à Alger, hier, invité au Forum d'El Moudjahid pour animer une rencontre sur la demande palestinienne à être le 194e membre à part entière à l'ONU. Une demande refusée par les alliés d'Israël, sans surprise d'ailleurs, qu'il s'agisse de Washington qui a exprimé ouvertement son opposition via Obama, ou indirectement par la proposition de Paris, via Sarkosy en proposant un statut d'observateur. Londres semble faire sienne la proposition du Quartette présidée par son ex-Premier ministre Tony Blair, qui lui favorise «la reprise des négociations» sans plus. Pour l'ambassadeur palestinien, à Alger, l'initiative prise par Mahmoud Abbas «répond aux attentes de tout Palestinien». Il s'agit pour notre interlocuteur d'alerter la communauté internationale quant à l'absence de toute volonté politique chez les Israéliens d'œuvrer vers un processus de paix au vu de ses pratiques «coloniale et expansionniste» en direction de la terre palestinienne et des Palestiniens. Cela d'autant plus que le rôle de Washington dans sa médiation entre Palestiniens et Israéliens n'a pas été en mesure d'exercer des pressions pour faire cesser la construction de colonies juives et la judaïsation d'El-Qods. Pour notre interlocuteur, Houssine Abd El Khaled, «si cette demande se concrétise, elle sera un exploit pour nous». Rappelant que l'ensemble des pays arabes «ont adopté une position claire et unanime pour que la Palestine obtienne cette adhésion», Abd El Khaled indiquera aussi que des membres du Conseil de sécurité, tel la Chine, et la majorité des membres composant l'assemblée générale de l'ONU. Cela étant si les différentes étapes du processus de négociations depuis près de 20 ans depuis les accords d'Oslo n'ont pas été bénéfiques pour la partie palestinienne, notre interlocuteur indique qu'il s'agit de «principes retenus et des accords». Par ailleurs, il est à rappeler que le président palestinien a soutenu après avoir remis sa demande à Ban Ki-moon, vendredi dernier, qu'il «ne reprendrait pas les négociations sans arrêt complet de la colonisation». Et dès son retour en Cisjordanie, il a aussi soutenu qu'«il compte mener un dialogue profond avec le Mouvement de Hamas». Un dialogue interpalestinien devant déboucher sur le renforcement du front interne de la scène palestinienne, autre revendication des Palestiniens, qu'il soient de l'intérieur ou des réfugiés. Cela étant, bon nombre d'interventions, hier au cours de ce forum, ont été pour illustrer la profonde préoccupation de l'opinion algérienne pour la cause palestinienne en soutien de l'avènement d'un Etat palestinien indépendant et souverain aux frontières de 1967 et pour capitale El-Qods. A ce propos, le député Sadekk Chihab a, dans son allocution, relevé que «la responsabilité historique de la communauté internationale est entière». Au moment où, en 1948, a décrété l'instauration de deux Etats, celui d'Israël et de la Palestine» à nos jours cette même communauté à «œuvrer uniquement pour la création d'Israël». Ce qui semble un retour au cours naturel de l'histoire et des faits, par l'adhésion de la Palestine en tant que membre à part entière à l'ONU et consentir des efforts politiques pour l'avènement effectif de l'Etat palestinien souverain et indépendant sur la base des droits indéniables du peuple palestinien.