La prise en charge des enfants reste préoccupante en Algérie. L'éducation de l'enfant, les enfants abandonnés, la toxicomanie, les victimes de violence, tels ont été les principaux thèmes de la conférence de presse tenue hier, à l'hôtel Hilton à Alger, à l'occasion du 23e anniversaire de la Convention internationale des droits de l'enfant (CIDE) sous le thème «Les enfants nés sous X». Cette conférence, qui a traité de l'état de l'enfant en Algérie, a été organisée par la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem) qui, par elle-même, a créé l'Observatoire des droits de l'enfant (ODE). «On organise tout les ans cette journée. Cette année, elle coïncide avec le cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie. On essaye de comparer les enfants de 1962 et ceux d'aujourd'hui afin de constater si l'enfant est le même», a déclaré le Pr Mustapha Khiati, président de la Forem, avant d'ajouter : «Véridiquement, aujourd'hui, c'est le contraire, ce n'est ni les mêmes enfants ni les mêmes problèmes, car avant l'enfant mourrait de faim, n'allait pas à l'école, n'avait pas de vêtements et aujourd'hui, on a de nouveaux problèmes, ceux de la toxicomanie, de la rue, les enfants nés sous X. Ce qui nécessite différentes solutions.» Il a indiqué que «les efforts publics malgré leur importance ne pourront pas cerner les maux dont souffrent les enfants de notre pays ou les endiguer. Il faut noter que de nombreux progrès ont été enregistrés notamment dans l'éducation avec près de 100% des enfants de 6 ans inscrits à l'école dont 90% dans le cycle primaire», a indiqué M. Khiati. De son côté, l'ambassadrice du Fonds des nations unies pour l'enfance (Unicef) en Algérie Salima Souakri, qui est membre de l'ODE, a déclaré qu'en matière de santé, «la baisse du taux de mortalité infantile pour les moins de 5 ans et d'un an est considérée comme un important acquis», ajoutant, «cette année, l'Algérie occupe la 69e place mondiale pour ce qui est du taux de mortalité de ceux de moins de 5 ans sachant que ce taux est passé de 68% en 1990 à 36% en 2010. S'agissant des enfants de moins d'un an, le taux reste à 25 pour 1000 enfants, classant l'Algérie à la 141e place avant l'Egypte, la Tunisie, la Syrie et l'Iran». Aujourd'hui, «on peut considérer que l'objectif du millénaire est atteint», a-t-elle révélé. Toutefois, «ces progrès, bien qu'ils soient importants, ne correspondent pas aux efforts considérables déployés par l'Etat», a témoigné l'ambassadrice de l'Unicef à Alger, précisant qu'au plan de l'éducation «15% des enfants quittent l'école avant la fin du cycle primaire et l'Unicef estime même que 27,2% des enfants de moins de 15 ans sont analphabètes».