Deux mois après l'entame de leur mouvement de protestation, les corps communs des différents secteurs et de l'administration de la wilaya d'Alger, affiliés au Snapap, sont dans l'expectative, à l'exception du secteur de la santé où des pourparlers ont abouti à un protocole d'accord le 19 novembre dernier. Dans les autres secteurs, les tutelles concernées ne se sont pas encore penchées sur les revendications des travailleurs. M.Tazeouti, membre de l'union de la wilaya d'Alger au sein de ce syndicat, nous a indiqué que le Premier ministre avait promis, lors de l'entrevue avec le secrétaire général du bureau national Belkacem Felfoul, «d'examiner le dossier des corps communs des différents secteurs voire même l'éventuel retrait de l'article 87bis tant décrié et qui entrave toute possibilité d'augmentation de salaire». La teneur des négociations avec les différentes tutelles fera l'objet d'une réunion convoquée après les élections locales. Concernant le contentieux qui opposait le bureau de la wilaya d'Alger aux fédérations nationales, M.Tazeouti précise que Rachid Djani, secrétaire général du Snapap dans la wilaya d'Alger, est revenu à de meilleurs sentiments après que le bureau national ait donné des garanties quant à l'implication des acteurs de la wilaya d'Alger dans les négociations. Depuis, tous les membres de la wilaya d'Alger au sein des fédérations nationales ont été réintégrés et le dialogue instauré. «Nous sommes à l'origine de ces revendications qui ont une portée nationale. Désormais, nous ne sommes plus exclus du dialogue avec les différentes tutelles. La grève illimitée n'est plus d'actualité mais si après cette réunion avec le bureau national rien ne se passe, une autre grève n'est pas à exclure», a-t-il menacé. Pour sa part, Mohamed Latrèche, vice-président de la Fédération nationale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique au Snapap, nous a indiqué que la tutelle n'avait toujours pas répondu aux deux demandes d'audience déposées il y a longtemps. Par ailleurs, il a précisé que le sit-in, prévu devant le siège du ministère de tutelle au cours de la semaine dernière, a été reporté au début de décembre (entre le 3 et le 6). C'est lundi dernier, suite à une réunion qui s'est tenue entre six membres du bureau national, que cette décision a été prise, d'autant qu'un problème de logistique se posait. Cette manifestation concerne les acteurs de toutes les wilayas et la section créée il y a peu de temps ne dispose pas de moyens suffisants pour assurer le transport, voire l'hébergement, de ces travailleurs alors que le nombre de participants à cette action de protestation est primordiale, selon M. Latrèche. En outre, demain, des membres de la fédération doivent se rendre au ministère de l'Enseignement supérieur afin de s'enquérir des raisons qui bloquent leurs initiatives. En cas de non-réponse, en accord avec le bureau national, nous fixerons la date d'un débrayage de trois jours», nous a-t-il dit, ajoutant avoir eu connaissance d'une deuxième rencontre entre M. Felfoul, et le Premier ministre, dans les prochaines semaines. «Nous espérons que lors de cette entrevue, ils aborderont la plate-forme du secteur», nous a-t-il indiqué. De son côté, Hadj Saïd Abderrahmane, secrétaire général chargé de l'organique à l'hôpital Salim-Zemirli d'Alger, dit ne pas être satisfait par le protocole d'accord signé le 19 novembre entre la Fédération nationale du secteur et la tutelle. «La révision du régime indemnitaire et du statut particulier n'ont pas été abordés. Le ministre de la Santé a déclaré que cette étude ne relevait pas de ses prérogatives mais du Premier ministre. Nous parlons de ces deux revendications depuis 2008. Aujourd'hui, nous estimons que nous n'avons pas eu gain de cause», déplore-t-il. «Pour le moment, le protocole d'accord a valeur de promesse. La base militante est mécontente. Notre ultimatum se situe après les élections locales. Si sur les points cités rien n'est réglé, nous n'excluons pas un mouvement de grève cyclique de trois jours chaque semaine et ce pour ne pas pénaliser les malades», nous a-t-il affirmé.