«Le fichier électoral n'est pas complètement assaini, le rendre exploitable et l'actualiser demanderait du temps, d'où peut-être le recours à des compétences étrangères». Les propos sont du Premier ministre Abdelmalek Sellal, rapportés dans un communiqué du FFS publié hier et signé par le premier secrétaire du parti, Ali Laskri. Le document informe d'une audience accordée par M. Sellal à une délégation du parti composée notamment de Laskri et d'un autre membre de la direction, rencontre qui s'est déroulée au siège du Palais du gouvernement. Cette audience, la deuxième du genre après celle accordée le 20 novembre dernier par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, à des dirigeants du plus vieux parti de l'opposition, a constitué une opportunité pour débattre des conditions liées aux préparatifs du scrutin des locales. Ainsi, la délégation du FFS reçue par le Premier ministre a évoqué, entre autres, à titre de doléances, «la non remise du fichier électoral dans certaines wilayas», indique-t-on dans le communiqué du FFS, ajoutant que la réponse du Premier ministre à ce sujet fait état d'une volonté des autorités d'engager une opération d'assainissement du fichier électoral qui pourrait être confiée à des opérateurs étrangers spécialisés dans le domaine. Sur un autre volet, «la délégation du FFS a exprimé son appréhension et sa préoccupation en raison des informations faisant état du refus de certaines administrations et sociétés d'appliquer la circulaire émanant du Premier ministre et concernant les détachements à titre exceptionnel. Ces informations font également état de l'inscription des listes de militaires dans certaines localités, du maintien des bureaux spéciaux dans certaines communes, ainsi que du maintien des bureaux itinérants», précise-t-on en outre dans le communiqué du parti. Concernant le vote des militaires, le Premier ministre a confirmé les déclarations du ministre de l'Intérieur Daho Ould Kablia qui a soutenu la semaine passée que les militaires voteront par procuration dans leurs communes d'origine. Le fait que les responsables du FFS évoquent de nouveau la question en dépit des assurances formulées par Daho Ould Kablia obéit à l'idée, précise-t-on de même source, «que le vote des militaires soit libre de façon incontestable». S'agissant des bureaux itinérants dont l'option idéale pour le FFS est de procéder à leur suppression pure et simple, le Premier ministre a répliqué qu'il a lui-même chargé les institutions concernées de réduire leur nombre «dans la mesure du possible». Dans ce cadre, Abdelmalek Sellal a souligné à l'adresse de la délégation du FFS «la possibilité pour les partis de contrôler tous les bureaux itinérants, et qu'à propos de ces derniers, il a engagé lui-même des enquêtes dans certaines localités. «Concernant l'information du citoyen, le Premier ministre a affirmé que des dispositions sont normalement prévues, mais qu'il veillerait à leur application. Abdelmalek Sellal a aussi assuré ses convives que les procès-verbaux (PV) du scrutin seront remis au niveau des bureaux des centres de vote de la commune et de la wilaya», lit-on également dans le communiqué du FFS. La délégation de ce parti n'a pas manqué par ailleurs d'insister auprès du Premier ministre sur la nécessité «d'intégrer les élections locales dans le contexte plus général de la situation politique interne, voire régionale et internationale».