L'opération de vote pour le double scrutin du renouvellement des Assemblées populaires communales (APC) et de wilaya (APW) a débuté jeudi matin timidement à Constantine, bien que certains partis aient poursuivi la campagne électorale ce jour même devant les bureaux de vote. La présence timide des représentants des partis politiques devant surveiller le scrutin a été le fait marquant de cette journée. La wilaya de Constantine compte 758 493 électeurs, dont 311 592 inscrits au niveau de la commune de Constantine et 86 421 au niveau de la plus grande daïra, celle du Khroub. Le nombre de centres de vote à travers la wilaya est de 205, quant au nombre de bureaux de vote, il a atteint les 1232. Cependant, ce qui a caractérisé le scrutin au niveau de la commune de Constantine, c'est le manque, ou plutôt l'absence de contrôleurs des autres formations en lice au niveau des différents bureaux de vote, sauf pour le FLN et le RND, bien qu'au niveau de cette commune, 7 partis ont présenté des listes APC. Une affluence timide depuis le matin Au centre de vote de la cité Emir-Abdelkader, l'un des quartiers les plus populeux de la ville des Ponts, ce n'est que vers 10h que de petits groupes épars ont commencé à affluer pour accomplir leur devoir électoral. Pour les différents encadreurs, les bureaux de vote n'ont jamais fait le plein avant midi. Il y a une certaine habitude qui fait que les femmes ne sortent pour le vote que l'après-midi. Dans les autres localités, de petites chaînes d'attente ont toutefois commencé à se former à partir de 13h, notamment à El Khroub, Aïn Smara, Didouche-Mourad et Zighoud-Youcef, mais globalement, l'engouement est resté mitigé. Un chef de centre au niveau du CEM Boudraa-Salah, à la cité El Bir, a refusé de communiquer les chiffres concernant le nombre d'électeurs ainsi que le nombre de votants enregistrés en arguant avoir reçu des instructions de ne pas communiquer avec la presse. Des électeurs réclament leurs cartes à Ali Mendjeli À la nouvelle ville Ali-Mendjeli, c'était l'anarchie. En effet, des dizaines de personnes se sont rendues aux bureaux de vote pour réclamer leur carte d'électeur qu'ils attendent depuis plus d'un mois. «Une confusion et des failles» que les électeurs n'ont pas manqué de dénoncer. Plusieurs personnes n'ont pas reçu leurs cartes. Il s'agit notamment des derniers relogés au niveau de cette nouvelle ville, et qui ont dû changer d'adresse depuis plus d'un mois. Si certains se sont contentés de faire des commentaires avant de rebrousser chemin lorsqu'ils n'ont pas trouvé leurs noms sur le fichier, d'autres l'ont très mal perçu. Les services de l'APC du Khroub dont dépend administrativement la nouvelle ville ont été fustigés. Des plaintes ont été déposées par des citoyens dont un membre de la famille est candidat. Candidate et chef de centre à Hamma Bouziane A Hamma Bouziane qui compte 20 centres de vote, la matinée a été calme. Vers 10h, le taux de participation a atteint 3.71%, selon le chef de daïra, M. Tolba, qui estime que ce taux est appréciable. Pour rappel, cette localité a connu des tensions ces derniers jours entre partisans FLN et RND. Les altercations entre ces deux formations se sont poursuivies le jour même du scrutin à cause d'une candidate sur la liste du RND nommée chef de centre. Cela a provoqué une multitude de réclamations de la part des autres candidats. Au niveau de la commune de Benbadis, des fidèles au FLN ont attaqué la permanence du RND avec des armes blanches ; seule l'intervention de la gendarmerie a permis de disperser les antagonistes. 10 saisines selon la commission de wilaya Selon Abdelkrim Bounaas, président de la Commission de wilaya de surveillance des élections locales interrogé sur le bon déroulement de l'opération de vote, plusieurs irrégularités ont été relevées dès les premières heures. Il citera à titre d'exemple l'ordre dans la disposition des bulletins de vote qui n'a pas été respectée, l'absence d'encre phosphorique pour les signatures, l'arrivée de certaines boîtes non scellées et surtout les disputes entre les contrôleurs et les encadreurs et autres. En tout, 10 saisines ont été adressés à la commission nationale et à l'administration locale, selon M. Bounaas.