La coopération entre Alger et Tunis dans le domaine de la sécurité sera renforcée. A ce titre, des rencontres bilatérales entre les responsables algériens et tunisiens des secteurs de la défense et de l'intérieur seront organisées prochainement en vue de «dégager de nouveaux mécanismes susceptibles de sécuriser et de développer les frontières communes», a déclaré hier Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères lors d'un point de presse conjoint avec Rafik Abdessalem, ministre tunisien des Affaires étrangères, en visite à Alger. Selon le ministre, il s'agit de l'un des objectifs phares de la visite du chef du gouvernement tunisien à Alger à la tête d'une importante délégation, qui lui a permis «d'établir des contacts entre les responsables des deux secteurs pour relancer la coopération». Cette initiative sera concrétisée par l'organisation «de visites de hauts responsables des deux secteurs, accompagnés des walis des régions frontalières avant la fin du mois en cours afin de trouver les moyens susceptibles de sécuriser et de développer les frontières algéro-tunisiennes, et renforcer les liens de fraternité entre les peuples des deux pays», a indiqué M. Medelci, pour qui, «la sécurité et la stabilité figurent parmi les priorités au niveau maghrébin et dans la région du Sahel, y compris le Mali». Pour lui, «il est impératif de hisser la coopération bilatérale au plus haut niveau, notamment en matière de lutte contre le terrorisme et de sécurisation des frontières de tous les dangers (trafic d'armes, de drogue, de marchandises et d'argent)». Les deux parties comptent également «actualiser» l'accord établissant les relations bilatérales en matière de prise en charge de la communauté algérienne établie en Tunisie et des ressortissants tunisiens en Algérie. Les discussions sont en cours pour «parvenir à un projet qui pourrait faire l'objet de signature». Ce sont «des décisions courageuses pour régler certains problèmes en suspens concernant les deux communautés», a indiqué le ministre tunisien. En ce qui concerne les relations économiques, les deux parties convergent sur la nécessité de développer une coopération économique solide en dehors du secteur des hydrocarbures. Ils ont évoqué la nécessité «d'encourager l'exploration commune, la connexion à l'électricité au gaz en plus de l'engagement d'actions communes pour la consolidation de la coopération dans le domaine des énergies renouvelables notamment solaire», a précisé le ministre des Affaires étrangères algérien. Pour lui, la promotion de la coopération bilatérale «doit nécessairement passer par l'adaptation permanente et positive de l'infrastructure pour faciliter le travail des entrepreneurs des deux pays», notamment en matière de moyens de transport terrestres, ferroviaires autoroutiers ou maritimes, mettant en exergue l'existence d'un «programme d'action commun destiné à mieux intégrer ces réseaux». La coopération algéro-tunisienne, selon M. Medelci, doit concerner les autres secteurs comme les technologies modernes. A ce titre, le ministre évoque l'accord signé entre les deux ministres du secteur des deux pays en 2010 et annonce «les rencontres dont celle des spécialistes du secteur prévues dans la ville de Annaba avant la fin de l'année en cours». Concernant les questions de politique internationale, les deux ministres ont insisté sur «le rapprochement des visions» sur plusieurs questions au niveau africain et international. M. Abdessalem a confirmé ce constat en affirmant que les deux pays sont «d'accord sur la nécessité de faire face, ensemble, à tous les problèmes et défis». A propos de la situation au Sahel particulièrement au Mali, il a indiqué qu'elle «demeure préoccupante aussi bien pour la Tunisie que l'Algérie». «Nous avons échangé des renseignements pour faire face à tous les dangers émanant de groupes criminels, notamment les groupes terroristes qui menacent la sécurité et la stabilité dans nos deux pays et dans la région», a ajouté M. Abdessalem.