Djamel Benbelkacem, conseiller à la Banque d'Algérie, a confirmé hier sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, l'augmentation de l'allocation touristique accordée à chaque Algérien désireux de se rendre à l'étranger. «Il y a eu en ce sens une déclaration du gouverneur de la Banque centrale. Il y aura prochainement non seulement augmentation de l'allocation touristique mais aussi de l'allocation pour les soins à l'étranger et pour le financement des études à l'étranger», a t-il annoncé. A ce titre, il y a lieu de préciser que l'allocation touristique est actuellement fixée à 140 euros, somme jugée dérisoire par les voyageurs qui recourent souvent au marché parallèle de la devise. Concernant le marché parallèle de la monnaie, Djamel Benbelkacem a estimé qu'il ne suffit pas d'ouvrir des bureaux de change pour que le trafic de devises disparaisse totalement. «La Banque d'Algérie a donné 48 agréments pour des bureaux de change. Ils ont fermé les uns après les autres parce que dans les conditions actuelles de fonctionnement de notre économie, ils ne sont pas rentables. La Banque d'Algérie va prendre une mesure concernant les commissions prises par les bureaux de change pour booster cette activité». Par ailleurs, la forte liquidité au niveau des banques n'est, d'après lui, pas liée aux règles prudentielles trop rigides. «Les banques ne sont pas des entreprises comme les autres. Pour créer une banque, il faut un agrément. Les banques doivent appliquer les règles prudentielles, car elles ne doivent pas faire faillite. Les règles prudentielles édictées par le Conseil de la monnaie et du crédit, l'autorité monétaire, sont des règles universellement admises», a-t-il précisé. Selon lui, la proportion des crédits non performants n'est que de 16% par rapport aux crédits globaux. «Mais, ça reste une préoccupation, car la norme internationale est de 4 à 5%. Reste que le taux des crédits non performants est en diminution». M. Benbelkacem a indiqué que la Centrale des risques existe déjà. Il s'agit d'une base de données au niveau de la Banque centrale fonctionnant selon les déclarations fournies par les banques publiques et privées. Des banques tenues de déclarer à la Centrale des risques tous les crédits alloués aux personnes ou aux entreprises. «Lorsqu'une personne ou une entreprise se présente pour demander un crédit, la banque peut revenir à la Centrale des risques pour savoir si cette personne ou cette entreprise a déjà bénéficié d'un crédit et si elle l'a remboursé. Cela permet de reculer l'incertitude pour les banques», a-t-il souligné. En outre, Djamel Benbelkacem a annoncé qu'une Centrale de risques sera créée en 2013 pour les ménages afin d'éviter leur surendettement. Cela pourrait, selon lui, relancer l'octroi des crédits à la consommation. Ceux-ci seraient toutefois octroyés pour la production nationale uniquement. «Mais il n'y a pas encore, à ma connaissance, de mesure prise en ce sens», a t-il appuyé.