Exposé à une nouvelle donne depuis l'annonce surprise de Hocine Aït Ahmed de ne plus briguer le mandat de président du parti, le Front des forces socialistes (FFS), qui s'est inscrit dans la logique «participative», est en passe de vivre une phase de chamboulement et les contestataires de sa direction sont plus que jamais décidés à agir. Ces derniers du FFS, à leur tête d'anciens premiers secrétaires et d'autres cadres, à l'instar de Djamel Zenati, Mustapha Bouhadef, Ali Kerboua, Djoudi Mammeri ou encore Samir Bouakouir, établi à l'étranger, se préparent activement pour reprendre les rênes du FFS, entre les mains, selon eux, d'un «quarteron» de dirigeants qui «cachent tout» à Aït Ahmed et qui a dévié le parti de sa ligne originelle. Samir Bouakouir promet d'ailleurs «de revenir prochainement sur la stratégie mise en oeuvre depuis quelques années pour isoler Aït Ahmed et se débarrasser des cadres politiques qui pouvaient gêner leur entreprise (des membres de la direction)». L'appel lancé récemment par ces mêmes frondeurs pour la tenue d'une conférence nationale, idée qu'ils ont mûrie depuis l'été dernier, est on ne peut plus l'exemple parfait de leur intention d'investir le prochain congrès du FFS programmé par Aït Ahmed pour le second trimestre de l'année prochaine, en vue de «chambouler» la même donne qu'ils remettent en cause depuis déjà une année. Si pour la direction du FFS, «ces gens ne sont que des agitateurs», les contestataires de leur côté font valoir l'idée d'un rassemblement de toutes les forces démocratiques dont le FFS serait le «noyau». Samir Bouakouir, malheureux candidat aux élections législatives de mai 2012, et qui a appelé bien avant la décision d'Aït Ahmed, à «un congrès de rassemblement du FFS» active d'ailleurs du côté de l'émigration en programmant pour aujourd'hui, «une rencontre des militants de l'émigration». Le groupe des contestataires qui tient à la conférence nationale «convoque» aussi les militants pour une rencontre prévue le 5 janvier à Tizi-Ouzou. «La rencontre nationale des militants et cadres prévue le 5 janvier 2013 devra être l'occasion de réaffirmer avec force notre attachement et notre fidélité aux idéaux et valeurs fondateurs et notre refus ferme et résolu de la logique de confiscation du FFS. Je réitère une nouvelle fois mon appel au rassemblement le plus large de tous les responsables et militants, anciens ou nouveaux, qui sont demeurés attachés à la ligne politique et à sa stratégie du double refus, à la fois de l'Etat policier et de la République intégriste», lance Bouakouir. L'après-Aït Ahmed a-t-il commencé ? Si l'objectif avoué de ces militants est de réintégrer le FFS, il est sans doute aussi clair que sa démarche est mal vue par la direction du parti. La ligne de fracture, comme décrite par Bouakouir est évidente. «Elle se situe entre ceux qui demeurent attachés aux principes et valeurs du parti et ceux qui n'ont pas hésité à les piétiner», commente-t-il non sans expliquer que «la responsabilité exige d'engager au plus vite une dynamique interne de rassemblement des énergies dispersées du parti».