Après un premier rassemblement tenu à Larbaa Nath Irathen, les contestataires du Front des forces socialistes (FFS) tiennent, aujourd'hui, une autre rencontre dans la région de Tizi Ouzou. Le lieu exact a été tenu secret «en raison des pressions de la direction actuelle», apprend-on. Cet important rendez-vous qui verra la participation de nombreuses anciennes figures de proue du FFS, dont Djamel Zenati, Saïd Khellil, Mustapha Bouhadef, Samir Bouakouir, Ali Kerboua, Djoudi Mammeri, Abid Madjid, ainsi que de nombreux membres du Conseil national, a pour but «de rassembler les énergies». Contacté pour plus de précision, Samir Bouakouir, démis de ses fonctions de responsable du parti à l'étranger, affirme d'emblée que la rencontre n'est pas dirigée contre le parti. «Nous avons appelé à un rassemblement des énergies. Nous avons appelé la direction à ouvrir un débat qui n'a jamais eu lieu», constate-t-il, affirmant toutefois que les contestataires n'ont «aucune volonté d'exclusion». «Nous sommes pour un débat plus large. Notre démarche vise à préserver la démarche et l'autonomie du parti», dit-il, car la question est «avant tout politique». Affirmant que la majorité des militants et cadres veulent préserver la ligne du parti, notre interlocuteur accuse «quatre personnes de la direction qui décident dans l'ombre et l'opacité la plus totale de l'avenir du FFS», qu'il considère comme «enjeu important», non seulement pour ses cadres mais aussi «pour l'avenir du combat démocratique du pays». «C'est un quarteron qui agit dans l'opacité. Il faut en finir avec cela et restituer le parti à ses militants», dit-il. «Nous ne sommes pas des comploteurs. On ne fait pas dans l'exclusion. Nous agissons dans la transparence», ajoute encore M. Bouakouir comme pour répondre à la direction du FFS ou plutôt au «quarteron» qui dirige le FFS qui refuse tout débat au sein du parti. «Nous sommes amenés, aujourd'hui, à débattre publiquement, à moins qu'ils aient quelque chose à cacher», fait-il remarquer accusant «ces éléments» de porter atteinte au FFS et à son président Aït Ahmed. «Nous refusons que l'image du président soit ternie. Je n'ai aucun doute sur son attachement à la ligne du FFS tracée depuis 1963», peste-t-il. La crise actuelle n'est-elle pas «une guerre de succession» ? Pour Samir Bouakouir, la question ne se pose pas, l'objectif étant de rétablir la ligne du parti. C'est une véritable bataille politique qui s'engage ainsi sur le terrain loin du siège central du parti où la direction «souffle le chaud et le froid», nous dira un membre du conseil national exclu affirmant que le combat des vrais militants du FFS, qui a à son actif 50 ans d'opposition, ne pourra pas être anéanti». Un programme d'action, avons-nous par ailleurs appris au cours de la rencontre d'aujourd'hui, sera arrêté et un meeting est prévu pour la première semaine du mois de juillet à Tizi Ouzou. Ceci avant une conférence des cadres que les contestataires n'ont pas cessé de réclamer.