Le ministère de la Culture ne peut accorder l'organisation de festivals à des privés qui réclament 50% du budget consacré à ces manifestations sans dépenser un sou, a indiqué hier Khalida Toumi, ministre de la Culture. Lors de la présentation du bilan de son secteur devant la commission de la culture, de la communication et du tourisme de l'Assemblée populaire nationale (APN), la ministre a estimé que ceux qui veulent s'approprier des festivals culturels doivent apporter 30% du budget à mobiliser et être sélectionnés suite à un appel d'offres adossé d'un cahier des charges à respecter. A l'adresse des producteurs de films, elle explique qu'une fois une aide financière de l'Etat accordée à la réalisation d'un film, ce dernier devient la propriété de l'Etat et le réalisateur ne doit plus réclamer de droits sur cette production, comme c'est le cas actuellement. Accusée de «gaspillage» des fonds de l'Etat, Khalida Toumi s'est défendue en indiquant que le budget de son département ne représente que 0,52% du budget de l'Etat. Malgré sa faiblesse, ce budget est en nette évolution puisqu'il ne dépassait pas 0,01% il y a une dizaine d'années. «Le secteur de la culture ne s'évalue pas en termes de rentabilité, mais en termes de protection et de valorisation du patrimoine matériel et immatériel», a-t-elle insisté devant les députés. Elle fustigera aussi les responsables chargés des travaux de restauration des sites historiques, comme la mosquée de Sidi El Houari à Oran. La Casbah sera réhabilitée cette année Pour cette année, le secteur de la culture bénéficiera de 1164 nouveaux projets dont 85% seront gérés localement. Parmi les importantes nouvelles structures culturelles qui seront lancées, elle citera la bibliothèque arabo-sud américaine de Zéralda, l'Opéra d'Alger qu'accueillera Ouled Fayet, la réhabilitation de la Casbah d'Alger dont les études ont été achevées La distribution des livres bientôt encadrée Le ministère interpellera cette année les députés pour programmer la présentation des textes d'application du statut des artistes en souffrance afin de rendre justice à cette catégorie marginalisée et leur accorder des droits, comme la sécurité sociale. A défaut, les artistes tiendront un rassemblement devant le siège de l'APN pour réclamer leurs droits. Par ailleurs, les bibliothèques publiques qui bénéficient d'un budget de l'Etat seront gérées par des diplômés universitaires. Le ministère de la Culture veut faire passer les salles de cinéma, gérées actuellement par les communes, sous sa tutelle, et compte associer l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (Ansej) pour accompagner des universitaires qui deviendront gestionnaires de ces salles.