C'est contenu dans la nouvelle loi sur le cinéma, validée en décembre dernier par le sénat et l'APN. On a surtout parlé des articles 5 et 19 dont le premier soumet la production d'une œuvre révolutionnaire à l'approbation du Conseil des ministres, et le second qui concerne l'exploitation et la récupération des salles de cinéma par le ministère de la Culture. Le département de Khalida Toumi vrent de remettre sur rail selon toujours cette loi ; le parc de 3oo salles détournées de leur vocation première. La semaine dernière, le ministère de la culture a récupéré une quarantaine de salles de cinéma qui étaient gérées par les APC. "Mais, la majorité des communes n'ont, peut être, pas compris l'intérêt de ce projet. C'est un combat que nous menons au quotidien avec les APC ", a déclaré Noureddine Othmani, conseiller au ministère de la culture. Plus de 200 salles sont encore à récupérer. Noureddine Othmani a annoncé qu'un budget sera dégagé pour réhabiliter les salles revenues au ministère de la culture. Des salles qui seront données ensuite en gérance à des jeunes formés en management culturel. Un article a été ajouté, à l'initiative des députés, à la nouvelle loi sur le cinéma pour permettre au département de Khalida Toumi de fournir un appui juridique à l'entreprise de récupération. Selon lui, le multiplex, composé de huit salles de projection de films, au Centre d'affaires à Bab Ezzouar, à Alger, sera ouvert au courant de cette année. " Nous allons travailler, pour la première fois, avec un cahier des charges pour les salles de cinéma. Il faut respecter les normes internationales. Ce cahier va définir les conditions de classification des salles, les conditions de projection, l'accès aux mineurs, la sécurité et la programmation ", a-t-il expliqué. Il a annoncé qu'au cours des cinq prochaines années, des studios de cinéma seront construits sur budget de l'Etat et que des négatifs de films algériens, entreposés à l'étranger, seront rapatriés. Le ministère de la Culture qui a émis le vœu de récupérer les laboratoires cinématographiques appartenant à l'ENTV, va les mettre à contribution pour le montage des films de 35 mm. Il faut rappeler que ces laboratoires étaient gérés par l'Entreprise nationale de production audiovisuelle (ENPA) avant sa dissolution. " Aujourd'hui, ces structures ne sont pas exploitées. Entre temps, les producteurs vont à l'étranger pour développer leurs films à des coûts excessifs ", a-t-il noté. La nouvelle loi est selon lui porteuse d'articles qui ont suscité la polémique. L'article 5, par exemple, conditionne la production d'un film sur la guerre de libération nationale à une autorisation préalable du gouvernement. Les professionnels avaient qualifié cela de censure par anticipation. " On ne verrouille pas. Il y a le principe du droit. Tout est permis sauf ce qui est interdit par la loi ", a déclaré Noureddine Othmani. Selon lui, certains réalisateurs ont fait des films sans vérifier les vérités historiques. Il a relevé que le ministère des Moudjahidine est l'autorité habilitée à donner son accord sur des projets de films liés à l'histoire. Au Conseil de la nation, Khalida Toumi, ministre de la Culture, a estimé que la nouvelle loi sur le cinéma ne porte pas atteinte à la liberté d'initiative. Des jeunes ambitionnent de récupérer les salles A Médéa comme ailleurs, les salles sombres n'existent pratiquement plus car si elles ne sont pas carrément fermées, celles-ci sont littéralement détournées de leur vocation première. Dans cette contrée antique, des jeunes revendiquent la réhabilitation de leurs espaces sombres. Chose d'ailleurs prévue dans cette la loi sur le cinéma faut-il le rappeler. Sur les sept salles de cinéma que comptait autrefois la région, il n'en subsiste que trois situées à Berraouaghia, Ksar-El-Boukhari et Médéa. Cette dernière disposait, à elle seule, de quatre salles de projection, en l'occurrence "Le Rex", "Gamrazad", "Le Mondial" et "Ennadjah". Construites dans les années cinquante, ces salles entamèrent leur déclin à partir de l'année 1963, avec la fermeture de la salle de projection "Ennadjah", transformée en fabrique de chaussures, puis vint le tour du cinéma "Le Rex" ravagé par un incendie. L'édifice fût fermé provisoirement au public, pour travaux, avant que ses propriétaires ne décident d'abandonner le projet. La structure est livrée depuis, aux aléas du temps et à la main destructrice de l'homme. "Le Gamrazad", spécialisé dans le genre moyen-oriental et indou, connaîtra également le même sort. La salle squattée depuis des années par des indus occupants est contrainte à fermer ses portes au public, faute d'une solution viable à cette occupation illégale. Les propriétaires du cinéma "Le Mondial" ne tarderont pas, eux aussi, à se retirer du circuit. Après moult tentatives de résister aux pressions, d'ordre financier, puis sociales, ils finiront par baisser les bras et annoncer la fermeture de la dernière salle de projection qui faisait rêver encore les jeunes. L'avènement des chaînes satellitaires et du multimédia, avec son lot d'images, de fictions et de divertissements, censé a priori combler le vide ressenti par les jeunes et les mordus du 7e art, a vite fait de les décevoir en raison des difficultés à accéder gratuitement à leurs chaînes préférées. Une lueur d'espoir commence toutefois à se pointer à l'horizon, avec l'inscription récente d'un projet d'étude devant aboutir, à terme, à la réhabilitation de quelques-unes de ces salles obscures. Voilà que les responsables des directions de la culture accueillent avec soulagement la nouvelle loi sur les salles qui permettra de récupérer ces hauts lieux de la diffusion cinématographique. C'est ainsi que la direction de la culture se propose d'aménager la salle de cinéma, sise au centre-ville de Médéa, en cinémathèque pour permettre à cette dernière de jouer le rôle de catalyseur à l'animation cinématographique dans la région. Les deux autres salles de cinéma, celles en l'occurrence de Berrouaghia et de Ksar-El-Boukhari, garderont leur vocation d'origine. En prévision de cette réhabilitation, des démarches ont été entreprises auprès des APC concernées en vue d'entamer les procédures de transfert de ce patrimoine au profit du secteur de la culture, a souligné ce responsable qui déplore, toutefois, le "peu d'empressement" de ces APC à formaliser cette procédure. Les retombées de la nouvelle loi sur le cinéma qui vient d'être votée au Sénat se concrétisent donc.