Ce qui était dans l'air depuis un temps s'est confirmé ce week-end, le docteur Saïd Sadi ne prendra pas part à l'élection présidentielle d'avril. Une décision entérinée par la quasi majorité des membres du conseil national de son parti, le RCD, réuni avant-hier en session extraordinaire. Une défection de taille, surtout que les candidatures déjà annoncées ne sont pas de nature à pimenter le tant attendu rendez-vous du prochain printemps, comme souhaité par nombre d'observateurs de la scène politique nationale.A l'appui de ce rejet, le RCD affirme que «la participation dans une telle compétition serait synonyme de compromission dans une opération d'humiliation nationale. Plus que cela, refuser de s'y impliquer est à la fois un devoir civique et une exigence de respect pour notre histoire. Refuser de se compromettre dans ce pitoyable et dangereux cirque est d'autant plus une affaire politique que de dignité», a notamment déclaré le leader du RCD devant les membres du conseil national dont certains ont carrément proposé le gel des activités de son groupe parlementaire.Faisant le bilan de la dernière décade, le RCD affirme qu'en dépit d'une conjoncture interne et externe des plus favorables, notre pays n'a trouvé ni équilibre politique, ni stabilité institutionnelle, ni prospérité économique, ni sécurité. Cette régression, relève le RCD, plonge l'Algérie dans un état de sidération et crée à nouveau le lit aux formes d'expression politique les plus radicales, dès lors que toute initiative pacifique est combattue et délégitimée.Interpellant les acteurs politiques et sociaux extérieurs au pouvoir, organisés ou non, afin de se déterminer devant ce moment d'exception, le RCD en appelle à un rassemblement le plus large possible du camp démocratique. Pour le docteur Sadi, l'Algérie est, au moins jusqu'au mois d'avril, dans une sorte de congélation politique. D'où d'ailleurs une autre résolution adoptée par le parti pour accompagner celle du rejet de cette présidentielle, le gel de toute activité publique.Une sorte de deuil national que le RCD compte observer ces tous prochains mois où tout pourrait se produire, selon les aveux de M. Sadi. Ce dernier exhortera ses militants à davantage de travail de proximité, seul à même d'être proche des aspirations populaires.