«Notre seule motivation est la défense de la pérennité de Naftal et nous restons à l'écoute de la base qui doit, elle seule, décider des voies et moyens à mettre en œuvre pour faire échec au plan de la maison mère, visant à encourager la concurrence déloyale à l'encontre de sa filiale en voulant engager un plan d'installation d'un réseau de distribution», dira Ali Beldjerdi secrétaire général du syndicat de Naftal, en marge d'une rencontre qu'il a animée avec les représentants de la base à Oran. Très critique à l'égard de ceux, dans l'entreprise, qu'il a qualifiés de promoteurs d'un projet occulte visant à liquider Naftal, il fera remarquer que «Naftal est une entreprise citoyenne qui a toujours fait de la défense des intérêts du pays, une priorité. Elle a toujours été présente quand le devoir national le dictait, mais on ne peut pas aujourd'hui, pour des intérêts occultes, accepter le bradage qui la menace. Nous avons toujours favorisé la défense de l'outil de travail sur les revendications salariales et aujourd'hui nous disons basta. Nous refusons de cautionner une mise à mort de l'entreprise qui compte 30 000 salariés», dira-t-il. La réunion, qui a connu la présence du représentant de l'Union de wilaya (UGTA), du représentant de la Fédération des travailleurs du secteur (FNTPGC) et du secrétaire général du Syndicat national Sonatrach, a permis à M. Beldjerdi de rappeler que Naftal a été sauvée par une action syndicale en 1996, qui avait permis de retenir un plan de sauvetage financé à partir de prêts publics, dont une partie a été financée par la maison-mère qui les réclame aujourd'hui, de se redresser après avoir été préservée car elle constitue un des fleurons du tissu économique national. Nous ne pouvons pas nous taire devant les tentatives qui visent sa mise à mort. Il est inconcevable que la maison mère finance les concurrents de ses propres filiales», fera-t-il remarquer. Abordant les détails du plan de création d'un réseau de distribution de carburants projeté par Sonatrach, il indiquera que «nous aurions applaudi si la maison mère avait engagé des efforts pour développer le raffinage des hydrocarbures, la prospection pétrolière ou la technologie. Mais lancer un appel d'offres pour construire une rampe de chargement au profit d'un réseau de distributeurs et au détriment de Naftal, nous disons que c'est de la concurrence déloyale. Nous ne pouvons pas nous taire et cautionner la mise à mort de l'entreprise. Le problème n'est pas dans le réseau de distribution, mais plutôt dans la disponibilité du produit. Nous aurions applaudi si Sonatrach avait engagé ses efforts dans le développement des capacités de raffinage, pour éviter au pays, producteur d'hydrocarbures le recours aux importations de carburants», fera remarquer M. Beldjerdi. Il ne manquera pas à cette occasion de rappeler les tentatives de médiation du syndicat national de Sonatrach qui a initié une rencontre de médiation entre le syndicat Naftal et la direction de la maison mère. «Nous voulons savoir pourquoi le dossier est géré dans l'opacité et nous voulons que ceux qui profiteraient de l'ouverture du secteur de la distribution soient identifiés. Ce plan est une véritable mise à mort de l'entreprise et nous allons nous y opposer. Le dernier mot reviendra à la base, c'est à elle de décider des actions à mener», dira-t-il, avant d'annoncer qu'une rencontre régionale des cadres syndicaux du sud du pays est prévue dans les prochain jours.