L'entreprise japonaise JGC, dont 17 salariés (10 Japonais et 7 étrangers) sont encore portés manquants après une prise d'otages en Algérie, savait que le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord étaient des régions potentiellement à risques, mais elle se félicitait d'y poursuivre sans encombre ses chantiers. JGC comptait 78 salariés en Algérie (dont 17 Japonais et 61 d'autres nationalités) lorsqu'un complexe gazier dans le Sahel algérien, près d'In Aménas, a été pris pour cible mercredi par des terroristes lourdement armés. Ce site est exploité par le britannique British Petroleum (BP), le norvégien Statoil et la Sonatrach algérienne. A l'issue d'une prise d'otages achevée samedi dans un bain de sang après l'assaut de l'armée algérienne, 17 employés de JGC (dont 10 japonais) restaient portés manquants. Appelée Nikki en japonais, JGC est une société peu connue du grand public née en 1928 qui, entre autres activités, conçoit, bâtit et coexploite à travers le monde des sites chimiques et de production d'énergie (complexes pétroliers et gaziers notamment). Au 30 septembre 2012, elle comptait 2.202 salariés et prévoit pour l'année budgétaire en cours un chiffre d'affaires de 600 milliards de yens (5 milliards d'euros au cours actuel). Nikki s'emploie ces dernières années à se développer à l'international, en installant des filiales en Indonésie, au Vietnam, aux Philippines, à Singapour, en Arabie Saoudite et en Algérie, pays dans lesquels elle forme des personnels locaux et leur confie des tâches d'encadrement. Dans un "message aux actionnaires" diffusé dans le rapport annuel de l'entreprise en juillet 2011, ses dirigeants indiquaient que "depuis fin 2010, le monde a été témoin de mouvements de revendications démocratiques en Tunisie, Egypte, Libye et d'autres pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord", mais que "les zones où JGC a des projets, à savoir l'Algérie, le Qatar, l'Arabie Saoudite et Abu Dhabi, n'ont pas subi de désordres notables et qu'en conséquence les projets ont bien avancé sans être affectés". Surprise par l'attaque survenue mercredi, JGC, basée à Yokohama près de Tokyo tente avec difficulté de confirmer la situation de ses salariés, avec l'appui des autorités nippones. Alors que des témoins affirmaient que 9 Japonais avaient été tués froidement par les terroristes, le PDG de l'entreprise, Koichi Kawana, s'est rendu sur place dimanche, accompagné de Minoru Kiuchi, vice-ministre nippon des Affaires étrangères, pour tenter de confirmer la situation de ses salariés japonais et d'autres nationalités.