Un Algérien de 36 ans, né en France et portant le passeport de ce pays où vit sa famille, s´est jeté, dans la nuit de mercredi à jeudi, du pont du bateau en partance pour la traversée Alicante-Oran. Des passagers ont affirmé, hier, à notre journal que le défunt était «désespéré» parce que, comme le reste des passagers, il avait été empêché de débarquer. A bord, la prise en charge était «catastrophique», affirment-ils. Le ferry, qui avait été maintenu depuis mardi dernier à quai au port de la ville espagnole, pour mauvais temps en haute mer, les vents violents ont atteint les 100 km/heure, ne devait lever l´ancre que vendredi à l´aube (vers 4h30). Une source proche de la compagnie maritime ENTMV, penche pour le «suicide» car le passager qui tenait absolument à descendre du bateau, présentait des signes d´anxiété au moment de l´embarquement. Il consommerait des anti-dépressifs. Son geste de désespoir ne serait pas sans lien avec le décès de son père, survenu 48 heures auparavant. Les autorités espagnoles, apparemment convaincues de cette piste, préfèrent attendre la fin de l´enquête ouverte par la gendarmerie pour se prononcer officiellement sur les causes de ce drame. Certains journaux espagnols ont lié le retard de plus de 3 jours du bateau, aux besoins de l´enquête, mais de source portuaire on précise qu´il «n´y a aucun lien entre les deux affaires», et que le navire a quitté le port d´Alicante avec ses 890 passagers «sans le moindre incident». Une autopsie devait être effectuée sur le corps de la victime qui se trouvait encore, hier matin, à la morgue d´Alicante. La chute d´une hauteur de plusieurs mètres sur le quai a provoqué un sérieux traumatisme crânien en plus de diverses lésions de grande gravité sur le corps du malheureux ressortissant franco-algérien. Les responsables de l´ENTMV ont pris toutes les dispositions pour le transfert aux frais de la société par voie aérienne du corps de la victime à Paris (Saint Denis), lieu de résidence de la famille.