A moins de trois semaines de l'entame d'une grève illimitée à compter du 3 mars, les travailleurs de la Compagnie algérienne des assurances (Caat) ne renoncent pas à leur mouvement et affichent leur détermination à faire aboutir leur plateforme de revendications. Pour les appuyer, des syndicats autonomes leur ont exprimé leur soutien et les ont invités à les rejoindre pour les représenter. Le syndicat d'entreprise, affilié à la Fédération nationale des travailleurs des banques et assurances (FNTBA), relevant de l'UGTA (Union générale des travailleurs algériens) compte sur le soutien de la centrale syndicale. Cependant, les travailleurs demandent un «appui franc» de la centrale pour renoncer aux tentations de rejoindre d'autres organisations syndicales autonomes. Le préavis de grève sera déposé le 20 février et en attendant, la direction générale de la compagnie continue d'ignorer les principales revendications de personnel. Une source proche des travailleurs nous a confié que le PDG a reconnu «la légitimité des revendications» et a même déclaré qu'il appliquera la plateforme. Cependant, les fonctionnaires ont constaté que «concrètement, rien n'a encore été fait. Des responsables de la direction générale ont été désignés pour mener les négociations avec le syndicat des travailleurs, mais les représentants syndicaux ont constaté que ces mêmes responsables ne sont pas mandatés et n'ont aucun pouvoir de décision», ce qui rend les négociations «sans résultats probants». Les travailleurs qui soutiennent leur syndicat refusent de céder car ils estiment qu'il est temps de «régler l'ensemble des points en suspens depuis des années déjà». Les contractuels et les primes d'abord La régularisation des contractuels et des intérimaires n'a pas encore été réglée malgré l'instruction du ministère des Finances, il y a plus d'un an. «Certes, le PDG avait émis, il y a une année, une note pour régulariser les cas des contractuels qui comptent au moins une année d'exercice. Mais ceux qui ne répondaient pas à cette époque à cette condition ne le sont pas encore. Une nouvelle note vient d'être émise concernant ces cas en suspens, cependant, les travailleurs préfèrent temporiser jusqu'à son application. Certains employés et même des responsables ont été dégradés, en infraction avec le règlement interne et même la législation de travail, ont-ils déploré. Les principales revendications ne sont pas encore satisfaites, a noté la source proche des travailleurs, citant à titre d'exemple la restitution des primes de mouton, d'effort, le rétablissement de certains employés dans la catégorie correspondant à leur diplôme et expérience, le respect de la nomenclature des postes. Ils réclament «l'instauration d'une équité au sein de la Caat» et dénoncent «le non-respect par le PDG de la nomenclature des postes», depuis plusieurs années. Certains diplômés universitaires occupent des postes qui ne correspondent pas à leur profil et se retrouvent lésés par rapport à d'autres collègues qui ont les mêmes diplômes, ce qui a provoqué, selon eux, «une disparité salariale flagrante» et a créé un «climat de tension». Ils réclament également la restitution de la prime de bénéfice, partagée auparavant équitablement entre l'ensemble des travailleurs, contrairement à la prime du 13e mois, instaurée depuis quelques années. Cette prime constitue «un important point de discorde car sa valeur est déterminée selon le salaire. Ceux qui sont bien payés perçoivent une bonne prime, contrairement à ceux qui touchent un bas salaire», nous a expliqué un employé de la compagnie.