L'ex-député du RCD, Noureddine Aït Hamouda, est revenu hier après-midi au siège du parti de la ville de Tizi Ouzou avec détails sur la création de son parti. Dans une rétrospective détaillée, il fera rappeler les décisions et les positions prises par le RCD. «La création du RCD n'était pas spontanée. Je ris lorsque j'entends des gens dire que c'est le général Larbi Belkhir qui l'a créé. Notre parti est né du Mouvement culturel berbère (MCB). Nous avons créé des dizaines d'organisations et d'associations, comme la Ligue des droits de l'homme, l'Organisation des enfants de chouhada… avant de déboucher sur la création d'un parti politique», indiqua Aït Hamouda, devant un parterre de militants. «Pour votre information, Hocine Aït Ahmed était d'accord pour la création de ce parti. C'est Hend Sadi, le frère de l'ex-leader du parti, Saïd Sadi, qui était allé le voir en Suisse», dira Aït Hamouda, sans donner plus d'explications. «C'est nous qui avons rédigé le fameux tract pour appeler à une grève générale en octobre 1988. Avec l'aval du comité des étudiants, on l'a distribué. C'est là que Matoub a été ciblé par quatre balles tirées par un gendarme à Michelet, alors qu'il affichait les tracts. Matoub Lounès était toujours avec nous et qu'en déplaise à sa sœur Malika», déclara le conférencier. «Pour ceux qui ignoraient qui tuait en Algérie, je dirais que le RCD est fier d'avoir revendiqué l'arrêt du processus électoral en 1991. Ce qui se passe en Tunisie est l'exemple le plus édifiant. Nous revendiquerons la même chose si la situation se répète. «Lorsque nous avons parlé de la laïcité, on nous traitait de renégats, lorsqu'on a parlé de tamazight on nous a traités de harkis. Nous sommes fiers de nos revendications et nous continuerons le combat quel que soit le prix à payer», enchaînera l'ex-député. Il ajoutera qu'il était «le premier en 1994 à aller à Tiaret acheter des armes pour défendre l'honneur de la Kabylie face à la menace islamiste». Le conférencier a critiqué avec virulence le leader historique du FFS, Hocine Aït Ahmed, et le député du FFS à Alger, Mustapha Bouchachi, notamment pour leurs positions sur les questions nationales. Abordant la situation internationale, Aït Hamouda s'est félicité de l'intervention militaire française au Mali. Au sujet de la démission de certains leaders politiques algériens ces derniers mois, il précisera que «Saïd Sadi était le seul responsable politique qui a démissionné de son propre gré». «Belkhadem a été mis à la porte et s'accroche toujours. Quant à Ouyahia, on lui a signifié une fin de mission», estime-t-il.