Le chef du parti islamiste Ennahda au pouvoir en Tunisie, Rached Ghannouchi, écarte dans des déclarations publiées dimanche tout risque de division du mouvement malgré la crise avec le Premier ministre Hamadi Jebali qui veut former un gouvernement apolitique. "Il n'y aura pas de division au sein d'Ennahda (qui) est attaché à ses institutions", a déclaré M. Ghannouchi au quotidien arabophone algérien El Khabar. "Le parti est très rigoureux lorsqu'il s'agit de son unité. Les divergences d'opinions à l'intérieur du parti existent et s'expriment en toute liberté. C'est pour cela que je pense que l'unité d'Ennahda n'est pas menacée", a-t-il ajouté. M. Jebali, numéro deux d'Ennahda, "a expliqué sa décision et a présenté ses arguments mais le mouvement estime qu'il existe des arguments qui ne conduisent pas forcément à la même conclusion", a-t-il dit. M. Ghannouchi a aussi indiqué ne pas souhaiter la démission du Premier ministre, figure de sa frange modérée. Le meurtre mercredi de l'opposant Chokri Belaïd a aggravé la crise politique en Tunisie, M. Jebali défiant son parti, Ennahda. Il a annoncé vouloir former un gouvernement de technocrates avant le milieu de la semaine prochaine et dit que s'il échouait, il démissionnerait.