Le complexe sidérurgique ArcelorMittal implanté à El Hadjar, à l'est du pays, sera-t-il repris par l'Etat ? Tout porte à le croire, compte tenu de l'issue de la réunion tenue en fin de semaine écoulée au siège du ministère de l'Industrie sous l'égide de son premier responsable, Cherif Rahmani. Ce dernier, selon des sources dignes de foi, a exigé des responsables des entreprises partenaires dans l'exploitation du complexe sidérurgique, à savoir ArcelorMittal et le groupe algérien Sider, de procéder à l'élaboration d'une «feuille de route» sur les modalités visant une meilleure relance de la production. Dans cette optique, nos sources ont fait état de l'installation d'un groupe de travail composé notamment de Vincent le Gouic, le directeur du site ArcelorMittal en Algérie, ainsi que Messaoud Chettih, ex-directeur général du groupe Sider en qualité de représentant des pouvoirs publics. Ce groupe de travail devra engager sa mission portant sur «l'établissement d'un nouveau plan de relance de production du complexe sidérurgique dès la semaine prochaine», affirment nos sources. En ce sens, il est question d'engager une réflexion approfondie à même «d'aboutir à un meilleur modèle de production, en tenant compte des différents challenges environnementaux, techniques et financiers du complexe d'El Hadjar», indique-t-on. «Cette feuille de route» devra être remise à Cherif Rahmani dans un délai ne dépassant pas les 30 jours. «Les membres de ce groupe de travail seront de nouveau conviés par le ministre de l'Industrie pour lui soumettre leurs propositions portant sur la relance de la production au niveau de l'usine d'ArcelorMittal», précise-t-on. Nos sources tiennent toutefois à souligner qu'en attendant l'issue de cette seconde réunion avec le ministre, «toutes les possibilités liées aux volets financier, technique et même une révision du partenariat entre ArcelorMittal et le groupe Sider via le recours à la règle 51/49 sont envisageables». Un déficit de 40 millions de dollars en 2012 «Lors de la dernière réunion avec le ministre de l'Industrie, il n'y a pas eu de discussion directe concernant la révision de la formule du partenariat de façon à permettre au groupe Sider de devenir l'actionnaire majoritaire, mais une telle option sera certainement débattue et tranchée lors du prochain rendez-vous avec Cherif Rahmani, prévu au plus tard dans un mois», affirme-t-on. «Pour qu'ArcelorMittal concède une partie de ses 70% d'actions pour permettre à son partenaire Sider de devenir l'actionnaire majoritaire, cela nécessite un processus de négociations très approfondies avec les autorités algériennes», nous a affirmé hier un responsable d'ArcelorMittal. Interrogé sur la situation financière du complexe d'El Hadjar, notre interlocuteur a soutenu que celle-ci se trouve en effet dans «une situation critique». Il appuie ses propos en informant que le bilan financier de l'exercice 2012 fait ressortir un déficit de 40 millions de dollars. «Ces pertes sont dues essentiellement aux 66 jours de perturbation d'ordre social, ainsi qu'à d'autres facteurs exogènes auxquels le complexe a fait face durant l'année passée», explique le même responsable.