L'Algérie a réalisé des "avancées considérables" en matière de droits de l'homme, mais "insuffisantes", a affirmé lundi à Alger le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), M. Farouk Ksentini. "D'une manière générale, l'Algérie a fait des progrès en matière de respect des droits de l'homme qui sont toutefois insuffisants sur le plan de la quantité et se réalisent à une vitesse réduite et non souhaitable", a indiqué M. Ksentini qui était l'invité du Forum du journal Liberté. Il a estimé que l'édification d'un Etat de droit "ne se termine jamais" et qu'il n'y a rien de plus "fugace" et "volatile" que les droits de l'homme. "Malgré les nombreux résultats obtenus en Algérie en matière de promotion des droits de l'homme, il suffit d'un petit incident pour que tout soit remis en cause", a-t-il ajouté. Il a constaté, en outre, "une unanimité nationale" quant à l'édification d'un Etat de droit, relevant que les diverses sensibilités politiques, la société civile et la population sont toutes pour la construction de cet Etat de droit. "Il existe aussi une volonté politique déterminée de nos hauts responsables et du plus haut responsable du pays (le président de la République) de faire procéder à l'édification de l'Etat de droit", a-t-il ajouté, citant à cet effet les dernières mesures et initiatives prises par le chef de l'Etat "pour faire avancer les choses en matière d'Etat de droit". M. Ksentini a estimé que la construction d'un Etat de droit est "à notre portée", car, a-t-il dit, "notre culture et notre histoire le permettent et qu'il n'existe absolument aucun obstacle d'ordre religieux". Il a appelé à ce que l'Etat de droit soit construit par tous et qu'il n'est pas une œuvre particulière à une institution, parti, gouvernement ou chef d'Etat.