Depuis les temps immémoriaux, dans toutes les civilisations, l'homme a dompté la nature pour être en symbiose avec elle. Au fil des temps, avec l'évolution sociale, l'être humain a vécu en parfaite osmose avec son milieu. C'est ce message de préservation et de sauvegarde de la nature qui est transmis à travers l'exposition de peinture de l'artiste péruvien Sergio Silva Cajahuaringa. C'est en présence de José Beraun Aranibar, ambassadeur du Pérou à Alger, de Mohamed Djehiche, directeur du Musée national d'art moderne (Mama), qu'une conférence de presse s'est tenue ce mardi au siège du Mama pour évoquer cette manifestation où une cinquantaine de toiles seront présentées durant deux mois (du 22 janvier au 27 mars). D'emblée, M. Aranibar affiche son intérêt constant pour la culture. «Nous devons partager le commerce, l'économie et surtout la culture, un élément très important et vital dans le monde actuel. Ce qui reste, c'est la culture à partager comme espoir du monde, particulièrement pour nos pays du Sud», dit-il. Préserver notre monde Pour l'artiste peintre Sergio Silva Cajahuaringa, «à travers mes toiles, j'ai voulu transmettre un message ; il y a un langage commun, naturel, qui existe dans tous les continents, qui se nomme l'art et la culture. C'est la propriété de l'être humain afin d'échanger nos histoires. Dans le cas du Pérou, c'est une histoire millénaire avec les incas du Pérou pour faire ressortir ce que l'homme a accompli avec la nature. Je souhaite que ce message, qui consiste à sauvegarder et à préserver notre monde, soit compris par le public algérien». Abondant dans le même sens, M. Djehiche explique que «le travail de Sergio est basé sur l'interprétation de la nature à travers des formes, des couleurs vives violentes et offensives, puisées de l'expressionnisme et des éléments de la civilisation inca. Sergio aime le passé archéologique pour aller vers le présent. Ses plages de couleurs, de volumes qui s'imbriquent rappellent cette interprétation de son passé inca, une civilisation riche dont les Péruviens en quête de leur histoire tentent d'affirmer leur existence». A ce sujet, l'artiste exprime ce penchant pour la nature en présentant les quatre éléments de la vie, notamment l'eau, la terre, la lumière et l'air. L'art pour sauver la planète Dénommé peintre écologique, Sergio Silva, pétri d'archéologie, précise que «sa démarche picturale est inspirée de l'archéologie qui montre que l'homme entretient une relation avec son environnement. Celle-ci soulève beaucoup de questionnements, car elle est le fondement d'une vie commune et d'une réalité qui doit être harmonieuse». Cette exposition, intitulée «L'homme, l'art et l'écologie», a pour objectif de «réveiller la conscience du public et de le sensibiliser aux problèmes de l'écologie afin que la symbiose entre les éléments existants à travers l'univers et l'homme continue à se perpétuer à travers le temps et l'espace dans un cercle d'harmonie éternelle». Les aplats de teintes pétillantes, particulièrement le rouge et l'ocre, de ses toiles se déclinent dans cette volonté d'un contraste chromatique, lequel reste tributaire des variations de lumière et d'un jeu d'ombre. Cet artiste péruvien, venu en Algérie en 2006, passéiste, attaché à sa culture millénaire et soucieux de l'histoire de ses ancêtres incas, a réussi le pari de traduire dans ses tableaux le patrimoine archéologique péruvien dans un style abstrait. D'où cette ambivalence des origines et des références du passé avec une démarche moderne abstraite. Ce qui donne à ses toiles une originalité sans pareille.