L'équation au Front de libération nationale (FLN) tend plutôt vers le «pourrissement» que vers le règlement «arrangé» de la crise qui s'est exacerbée lors de la 6e session du comité central (CC). Le départ «programmé» de Belkhadem a fait ressurgir de vieilles velléités où les clans qui s'opposent au sein du FLN, en dehors des «pseudo-consultations», pour reprendre les termes d'un membre du CC, opérées à l'ombre des mutations stratégiques qui chamboulent toutes les sphères politiques du pays, s'adonnent plus que jamais au jeu du chat et de la souris. L'annonce du «consensus» autour de la personne de feu Abderrezak Bouhara décédé «en pleine crise», n'a fait qu'exacerber l'imbroglio ambiant au sein du FLN dont l'action de tous, comme le soulignent plusieurs membres du CC, s'inscrit dans le cadre de la présidentielle de 2014. Et ce n'est pas la candidature annoncée du sénateur Mohamed Boukhalfa «officialisée» lundi qui changera un tant soit peu la trajectoire sur laquelle le parti s'est engagé pour «redevenir» ce qu'il dit être, c'est-à-dire «le parti de tous les Algériens». La priorité est désormais donnée à «une sortie honorable» que pourraient gober «ces Algériens», d'où le retour à de meilleurs sentiments des uns et des autres qui revendiquent cette fois-ci la nécessité d'unir les rangs «de n'importe quelle façon». L'intérim au secrétariat général que devait assumer Boualem Bessaïeh, ou l'imposition «tactique» de la candidature de Amar Saïdani n'arrange pas non plus les choses. «Le secrétaire général du FLN ne peut que sortir de l'urne», nous disait Kassa Aïssi, comme pour rejeter l'option «plébiscite» qu'on tend à imposer du côté des redresseurs. L'ancien ministre de la Formation professionnelle, El Hadi Khaldi, soutient que «certains critères consignés dans une plateforme élaborée par les membres du CC», doivent être respectés pour prétendre diriger le FLN, citant «l'ancienneté», c'est-à-dire l'appartenance à la famille révolutionnaire. Une idée que partage Boudjemaâ Haïchour qui préconise toutefois l'intervention du chef de l'Etat pour dénouer la crise. Une crise qui prend de l'ampleur à mesure que le temps passe. «Il y a le cadre légal», soutient Kassa Aïssi qui annonce qu'un certain nombre de profils sont à l'étude. Celui de Boukhalfa est-il sur la liste ? A en croire le nouveau candidat, «des frères» du CC, mais aussi des militants soucieux de l'avenir du parti qui commencent à s'intéresser à son profil, lui ont demandé de se porter candidat, ce qu'il a dû accepter «pour remettre le parti sur les rails», un parti qui doit, selon les déclarations qu'il a faites lundi, s'inscrire en plein dans la stratégie de la défense des intérêts de la Nation. «Aucune date n'est retenue pour la tenue de la session du comité central», rappelle encore le chargé de la communication du FLN, Kassa Aïssi, qui s'en remet au «cadre légal» que tout le monde revendique au FLN. Le bureau politique chapeauté par Abderrahmane Belayat d'une part, et les clans opposés d'autre part, affûtent leurs armes dans cette perspective.