Située à 50 km de la capitale, la nouvelle ville de Mahelma offre un paysage très agréable par sa nature luxuriante et son parc relaxant, où l'on retrouve un calme réparateur, mais pour ses habitants, ils demeurent loin d'être gâtés, surtout sur le plan des infrastructures et des autres commodités, particulièrement ceux résidant au quartier Sidi Bennour, dont ses habitants en provenance d'Alger-Centre ont occupé les lieux en 2003. Les résidants sont oubliés, livrés à eux-mêmes et vivent dans une situation d'isolement, coupés du monde au vu de la distance qui les sépare du centre-ville de Mahelma.Ce qui fait qu'ajouter à leur inquiétude ; ils pensent plus à leur sort au milieu de nulle part qu'à autre chose, ce qui provoque un désarroi chez les habitants de ce quartier. Absence totale de commodités C'est le moins que l'on puisse dire sur la situation constatée en ces lieux : ni magasins, ni services de première nécessité, ni marché, ni librairie ou simple buraliste pour se procurer un journal.On est loin de voir les pizzerias, les taxiphones, les cafétérias et autres cybercafés. Quelques jeunes rencontrés nous le confirmeront : «Pour prendre un café, on est contraints de parcourir des kilomètres pour rejoindre Mahelma ou Ben Chaâbane… C'est de la folie !» Dans ce quartier, on trouvera un seul magasin d'alimentation générale qui est loin de subvenir aux besoins de ses clients, il offre des services limités, une seule pharmacie, alors que pas moins de 32 locaux sont en travaux depuis très longtemps.Le problème de l'emploi se pose aussi, car la majorité des jeunes sont au chômage. «Heureusement qu'il y a des chantiers dans le coin qui embauchent des jeunes du quartier. A part cela, makan walou», dira Amir, avant d'ajouter : «On demande un peu de considération en nous sortant de cet isolement.»Quant aux infrastructures publiques, l'on notera la présence d'un seul centre de soins... hors du commun, car selon les témoignages des habitants, il n'ouvre ses portes qu'à 10h et les referme à midi pile. Le plus intriguant, c'est que le personnel de cette infrastructure sanitaire se limite à un seul médecin, un infirmier et un agent de sécurité qui assure la surveillance des lieux.La liste de l'absence des commodités est encore longue, il n'y a pas de gaz de ville dans le quartier, malgré l'existence d'un dossier des services concernés. Même chose pour l'électricité, à chaque fois qu'il y a de la pluie... les coupures suivent. Manque flagrant de moyens de transport «Ici, celui qui n'a pas de voiture souffre.» C'est en ces termes que Fodhil et Amir, deux jeunes du quartier, ont résumé le problème du transport dans ce coin perdu et qui est toujours d'actualité. Pas de station urbaine ni une autre solution quand on sait que la majorité des habitants de Sidi Bennour travaillent à Alger et ses environs.Pour ce qui est des transporteurs «occasionnels» activant sur cet axe, «ils n'en font qu'à leur tête et comme bon leur semble, car ils ne travaillent que les jeudis après-midi et les vendredis. Dans la semaine, le transport des étudiants rend service à la population en assurant le minimum. C'est la misère. S'il n'y avait pas ce transport universitaire on serait perdus.Pendant les vacances, où le transport ne fonctionne pas, on se débrouille comme on peut. Il y a certains qui choisissent de rester à Alger, chez des proches...», lancera Fodhil. Des étudiants livrés à eux-mêmes Même les étudiants de l'institut d'archéologie, situé dans la nouvelle ville de Sidi Abdellah, ne sont pas épargnés, comme l'expliquera Saïd : «On est obligés de sauter des cours, car c'est une place isolée, il n'y a même pas les conditions minimales pour une vie décente. Et sans le transport, il est impossible de se déplacer.» Quant aux étudiants vivant à la résidence universitaire, leur cas est lamentable.Pour Athmane, la poursuite des études dans de telles conditions relève de l'impossible, ajoutant qu'il y a beaucoup de résidents qui ont demandé un transfert vers d'autres lieux plus cléments, comme Ben Aknoun et Dély Ibrahim. En tous les cas, les services concernés n'ont qu'à se mobiliser pour améliorer les conditions de vie des citoyens de cette nouvelle ville qui ne mérite pas son isolement et ce laisser-aller.Une ville riche par sa beauté et ses atouts qui demeurent, malheureusement, mal exploités Et ce dans l'intérêt de toutes les parties.