Plus de 90 % de produits contrefaits et périmés vendus en Algérie sont importés par les barons de l'informel a révélé aujourd'hui samedi le parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) M. Tahar Boulenouar El Hadj avant d'ajouter que 15 % de ces produits sont pharmaceutiques. Comme il a indiqué que l'Algérien consomme une moyenne annuelle de 1,5 kg de produits périmés.Réagissant aux propos de Ahmed Ouyahia sur l'impuissance du gouvernement à faire face au marché de l'informel il a invité ce dernier à remettre sa démission tout en annonçant que son organisation se tournera dorénavent vers le président de la République après l'échec de son gouvernement à mener la lutte contre le circuit du marché noir. Le recul des autorités face à l'informel Un marché informel qui cause un préjudice financier de plus de 300 milliards de dinars par an selon toujours M. Tahar Boulenouar El Hadj qui estime à plus de 1,5 millions de personnes qui activent dans ce circuit en Algérie contre 1,4 millions inscrits au registre du commerce. Il annoncera que l'éradication de ce phénomène est inscrit à l'ordre du jour de la prochaine rencontre avec le ministre du commerce prévue en juin prochain et qu'il sera porteur de propositions dans ce sens soulignant que l'Algérie a besoin d'au moins 3,5 millions de commerçants pour être aux normes internationales et qu'à la fin de l'année 2011 plus de 200 000 postes d'emplois seront crées dans le secteur du commerce.Pour des raisons politiques, le gouvernement a décidé de ne plus s'attaquer au commerce informel qu'il soit gros ou petit. Du renoncement à l'incitation, il n'y a qu'un pas. Franchi pas des milliers de commerçants qui ont fermé boutique pour se mettre au trottoir. Une tendance qui risque de se généraliser alors que les besoins en « commerçants légaux » sont très loin d'être satisfaits. La nouvelle tolérance des autorités à l'égard du marché informel indispose les commerçants légaux. Et ils commencent à le dire. Le porte-parole de l'Union Générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) M. El-Hadj Tahar Boulenouar a regretté le recul du gouvernement dans la lutte contre le commerce informel. Le responsable de l'UGCAA réagissait aux déclarations d'Ahmed Ouyahia qui confirmaient le quasi-renoncement à la lutte contre l'informel décidé après les émeutes de janvier dernier. « La contrebande et l'informel, si on les combat frontalement, on risque de déstabiliser le pays. On le fait par tranches », a expliqué Ahmed Ouyahia en justifiant l'abandon de l'obligation du recours au chèque pour les transactions de plus de 500.000 dinars. L'Union des commerçants considère que ces déclarations ont un effet incitateur au commerce informel. Ainsi pour la seule ville d'Oran, le marché informel a progressé de 20% en trois mois, soit depuis que le gouvernement a décrété la trêve dans la lutte contre l'informel. La tendance est partout la même. La « trêve » semble encourager de nouvelles vocations. « Certains s'improvisent commerçant informel car ils ont compris cherchait à aménager des espaces pour eux et ils veulent être de la partie », explique un « vieux » trabendiste en activité depuis une dizaine d'années. Ce nouveaux commerçants informels sont venus ajouter à l'exaspération des « légaux ». Faire le trottoir sans registre et sans taxes Selon une enquête de l'UGCCA, le renoncement de l'Etat à combattre l'informel a incité plus de 20.000 commerçants à baisser le rideau au cours des trois derniers mois et a gelé leur registre de commerce. Ces mêmes commerçants se sont mis à exercer sur le trottoir en toute quiétude et sans avoir d'obligations fiscales ». Pour l'Union des commerçants, c'est là un des effets pervers du grand message de paix adressé par les pouvoirs publics au commerce informel. Le passage du local commercial au trottoir risque de se généraliser, estime-t-on. Il y a actuellement 1,5 millions de personnes qui s'adonnent au commerce informel contre 1,4 millions de commerçants inscrit au registre du commerce. Pour l'UGCCA, la tolérance à l'égard du commerce informel n'a pas lieu d'être car au vu des normes mondiales, les besoins de l'Algérie peuvent aller jusqu'à 3,5 millions de commerçants.