Comme chaque année à l'occasion de la Journée mondiale contre la cyber-censure, l'ONG Reporters sans frontières a rendu public, hier, un «rapport sur la surveillance d'internet» énumérant cette fois-ci les cinq pays considérés comme «ennemis d'internet», mais aussi cinq entreprises qui fournissent ces pays en technologies d'intrusion informatique et d'interception de communications. Comme chaque année à l'occasion de la Journée mondiale contre la cyber-censure, l'ONG Reporters sans frontières a rendu public, hier, un «rapport sur la surveillance d'internet» énumérant cette fois-ci les cinq pays considérés comme «ennemis d'internet», mais aussi cinq entreprises qui fournissent ces pays en technologies d'intrusion informatique et d'interception de communications. Près de 180 net-citoyens demeurent détenus pour leurs activités d'information en ligne, note RSF dans son rapport annuel. L'ONG recense des Etats menant une politique de surveillance en ligne systématique avec «de graves violations des droits de l'homme», signale-t-elle. «La Syrie, la Chine, l'Iran, le Bahreïn et le Vietnam», sont cités par l'organisation comme les «pires Etats espions, dont les efforts de surveillance sont dirigés contre les voix dissidentes et se sont renforcés ces derniers mois». Cette année, l'organisation qui milite pour la liberté d'expression ne s'est pas contentée de recenser les Etats où il ne fait pas bon vivre pour les cyber-militants, elle a également établi une liste du top five des entreprises «ennemies d'internet». «Sans technologies avancées, les «Etats autoritaires ne pourraient pas espionner leurs citoyens», a souligné l'ONG qui reproche aux «entreprises Amesys, Gamma, Trovicor, Blue Coat et Hacking Team de fournir en matériels et en technologies de surveillance des Etats connus pour leur mainmise sur les médias et les moyens d'expression». A ce propos, RSF a lancé un appel à la mise en place d'un contrôle de l'exportation de technologies et matériel de surveillance vers «des pays qui bafouent les droits fondamentaux». «Une telle démarche ne saurait être laissée au secteur privé. Le législateur doit intervenir. L'Union européenne et les Etats-Unis ont interdit l'exportation de technologies de surveillance vers l'Iran et la Syrie. Les gouvernements européens doivent adopter une approche harmonisée pour contrôler l'exportation des technologies de surveillance», a estimé l'ONG dans son rapport. «Pays démocratiques pas si libres que ça !» Les pays producteurs et exportateurs de matériels et de technologies de surveillance se trouvent dans la liste des «Etats sous surveillance». Une liste, qui a disparu cette année du rapport. Motif de ce changement, la liste ne cesse d'augmenter englobant même «les grandes nations démocratiques». «L'année dernière, on commençait à se dire que la catégorie «Sous Surveillance» devenait tellement étendue que ça perdait un peu de son sens», a expliqué Lucie Morillon à PC INpact. La liste se serait «encore rallongée cette année : on aurait pu rajouter le Pakistan, le Bangladesh, la Grande-Bretagne... On avait l'impression que ça commençait à diluer un peu le propos», a-t-elle ajouté. Mais le rapport note également que «les démocraties semblent céder progressivement aux sirènes de la surveillance nécessaire et de la cybersécurité à tout prix. En témoigne la multiplication de projets et propositions de lois potentiellement liberticides, permettant la mise en place d'une surveillance généralisée. FISAA et CISPA aux Etats-Unis, British Communications Data Bill au Royaume-Uni, Wetgeving Bestrijding Cybercrime aux Pays-Bas, autant de textes qui sacrifient la liberté d'expression sur Internet sur l'autel de la lutte contre le cybercrime», a souligné RSF dans son rapport qui, note, par ailleurs, «un lien entre le rôle des médias sociaux et des cybers activistes dans le Printemps arabe et l'adoption, par des pays «traditionnellement respectueux de la liberté», tels qu'ils sont décrits, de lois, visant à contrôler l'utilisation de la toile !