Un conseil interministériel (CIM) s'est réuni dimanche matin à Alger pour examiner les mesures à prendre contre les enlèvements d'enfants, a appris l'APS de source gouvernementale. Le CIM, présidé par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a regroupé le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, le ministre de la Justice et garde des Sceaux, Mohamed Charfi, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelaziz Ziari, la ministre de la Solidarité nationale, Souad Bendjaballah, le secrétaire d'Etat chargé de la Jeunesse, Belkacem Mellah, ainsi que des représentants des corps constitués (Gendarmerie et Sûreté nationales). Les chiffres présentés au cours de ce conseil sur ce phénomène font ressortir que 80% d'enfants enlevés ont été libérés par les services de sécurité. Dans la majorité des cas, les mobiles sont sexuels, a indiqué la même source qui relève que les auteurs de ces crimes, sous l'effet de la drogue, agissent également pour l'obtention d'une rançon ou pour un règlement de compte familial. Les chiffres examinés lors des débats font aussi ressortir que l'année 2008 a connu quatre cas d'enlèvements et qu'entre 2012 et 2013, il y a eu 31 cas ayant ciblé des enfants et des collégiens. A l'issue des débats, le Premier ministre a ordonné une série de mesures "rapides", soulignant que l'action du gouvernement doit s'articuler autour de trois axes principaux : la sensibilisation, la prévention et le traitement judiciaire "ferme" et "rapide" contre les auteurs de ces crimes. Piloté par le ministre de l'Intérieur et englobant les différents départements concernés, un groupe de travail sera installé dans les 48 heures afin d'élaborer "dans les plus brefs délais" des mesures pour lutter de "manière efficace" contre ce phénomène, qui s'est répandu ces dernières années en Algérie. Le Premier ministre a demandé de coordonner les numéros verts (Gendarmerie, police, etc.) pour en faire un système d'alerte accessible de n'importe quel support de la téléphonie (portable, fixe, etc.). Parce que c'est "l'affaire de tout le monde", ajoute la même source, des tables rondes télévisuelles et radiophoniques seront organisées pour sensibiliser "davantage" les parents et la société sur le danger de ce fléau et les amener à alerter "rapidement" pour que les services concernés agissent de façon "efficace". Par ailleurs, les services de sécurité doivent multiplier les patrouilles pédestres dans les ensembles locatifs, les aires de jeu, les places publiques et autour des établissements scolaires. Les pouvoirs publics prévoient d'entreprendre un travail de proximité en direction des enfants, des parents et du mouvement associatif, tout en incitant les imams à jouer un rôle de sensibilisation. Sur le plan pénal, le Premier ministre a appelé à un "durcissement" du code pénal quitte à le réviser. Dans ce contexte, on n'a pas écarté l'application de la peine capitale.