Les habitants du quartier d'El-Hamri ont repris, hier, la protestation en investissant les abords du stade Zabana où devait, en fin d'après-midi, se jouer une rencontre comptant pour la 2e journée de la Coupe d'Afrique des nations de football des U20. Les protestataires, qui dénoncent le retard pris dans leur relogement, se disent contrariés par les déclarations du wali lors de son passage, samedi après-midi, sur les ondes de la radio locale El Bahia. «Nous attendons nos logements depuis bientôt deux ans et à ce jour rien n'a été fait. De plus, on nous avait assuré de trouver une solution aux habitations abritant plusieurs familles. Les déclarations du wali vont à l'encontre de ses promesses. Il a affirmé que seules les familles détentrices d'arrêtés de pré-affectation, délivrés sur la base d'une enquête dont les résultats ont été contestés, seront relogées. La commission d'enquête qu'il avait dépêchée en février avait bien découvert des omissions dans l'opération de recensement et, au lieu de prendre en charge ces cas, on les ignore. Ce n'est pas juste et nous n'allons pas nous taire», affirment-ils. Le groupe formé de plusieurs hommes et femmes était décidé à attendre l'arrivée du wali au stade Zabana pour le rencontrer et lui exposer le problème. «Nous savons qu'il va venir au stade et nous n'allons pas bouger d'ici. Il doit nous donner des réponses claires car, chaque hiver nous vivons la même peur des effondrements. Il doit nous rassurer car il est la seule autorité à laquelle nous accordons encore notre confiance. Les élus ont failli et seul le wali peut nos éclairer sur notre cas», affirment-ils. Hier, aux alentours de 15 heures, la foule était encore dense. Les habitants, qui faisaient face à un cordon de forces antiémeutes, affirmaient à qui voulait les entendre que leur action est pacifique. «Nous ne voulons pas de casse. Nous vivons un problème et nous voulons des réponses claires. Notre patience est à bout. Nous ne voulons ni troubler l'ordre public ni provoquer de la casse. Nous sommes concernés par le programme de résorption de l'habitat précaire, nous voulons nos logements et rien d'autre», notent-ils.