Le cours du pétrole coté à New York a démarré la séance en nette hausse mardi dans un marché stimulé par un indicateur américain de bon augure pour la demande énergétique aux Etats-Unis, et continuant de digérer l'accord sur un plan de sauvetage de Chypre. Vers 13H15 GMT, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai gagnait 1,02 dollar à 95,83 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Les prix grimpent grâce notamment à "des chiffres corrects sur les commandes de biens durables" indiquant que "l'économie américaine continue à bien se porter", a remarqué Bart Melek, de TD Securities. Portés par un rebond des commandes passées aux industries de transport, les commandes de biens durables ont de fait rebondi --plus que prévu par les analystes-- en février aux Etats-Unis, progressant de 5,7% et effaçant leur chute du mois précédent. Les prix du pétrole continuent aussi d'être aidés, selon M. Melek, par la résolution à court terme de la crise chypriote, via un prêt de 10 milliards d'euros, qui permet à l'île de conserver sa place au sein de la zone euro. "Cela réduit le risque d'une contagion au reste de l'Europe, source d'instabilité et d'inquiétudes pour les investisseurs qui se sont détournés pendant quelques jours des actifs jugés risqués", a noté l'analyste. Toutefois, "le marché essaie encore de déterminer si le plan de sauvetage de Chypre est une bonne ou une mauvaise nouvelle", selon Phil Flynn, de Price Futures Group. "Un sauvetage est plutôt positif pour les marchés, sauf si on commence à penser qu'à l'avenir, la sécurité de votre compte bancaire est soumise aux caprices des régulateurs et à la stabilité des banques, et que votre argent peut être gelé pendant plusieurs jours pendant qu'ils décident de combien ils vont vous ponctionner", a-t-il ajouté. Parmi les conditions imposées dans le cadre du plan de sauvetage, les titulaires de comptes dépassant 100.000 euros auprès de la Bank of Cyprus, premier établissement bancaire du pays, vont subir une ponction de l'ordre de 30% de leurs avoirs. Les banques de Chypre ont gardé leur rideau baissé mardi, pour le onzième jour consécutif, par crainte d'une fuite massive de capitaux, notamment étrangers. Cette incertitude en zone euro "joue en faveur de la réduction de l'écart entre le Brent et le WTI", le brut américain étant stimulé par "l'impression d'une croissance de la demande aux Etats-Unis" alors que le pétrole coté à Londres est plus directement affecté par "l'incertitude qui pèse sur l'Europe", selon M. Flynn.