Les travailleurs municipaux, qui ont paralysé pratiquement tous les services de l'état civil et celui du ramassage des déchets ménagers de la wilaya d'Alger, protestent pour leur quatrième jour contre leurs conditions de travail qu'ils qualifient de déplorables. En effet, la situation de blocage entre les grévistes et leur hiérarchie commence à générer une gêne chez les citoyens qui se plaignent de pollution à cause des déchets ménagers qui ne sont pas ramassés. Bien que les grévistes se limitent à garantir l'enregistrement des décès et des naissances, les habitants de la capitale déplorent l'envahissement des ordures ménagères qui se sont accumulées et débordent sur les trottoirs. Lors d'une tournée au niveau de quelques APC de la capitale, nous avons constaté que le ramassage des ordures ménagères a été fortement affecté par cette grève. «Non seulement, il nous était impossible de retirer des documents administratifs, mais encore nous devons supporter les tas d'ordures qui s'entassent un peu partout en ville», nous a confié un citoyen rencontré à Draria. Et d'ajouter : «Nous appelons les autorités concernées à intervenir et mettre fin à cette situation déplorable.» L'opération de ramassage des ordures a cessé depuis samedi dernier et les bacs à ordures n'arrivent plus contenir les déchets qui désormais débordent sur les trottoirs en plein centre-ville. Des tonnes de déchets qui vont générer des dangers pour la santé publique si la grève perdure. Ainsi au moment où les citoyens interpellent les pouvoirs publics à intervenir, Dahou Ould Kablia juge la grève des employés municipaux «illégale». Interrogé sur ces déclarations parues hier dans la presse nationale, Mohamed Miraoui, membre de la coordination des travailleurs communaux, nous répond : «Seule la justice peut se prononcer là-dessus.» Toujours est-il, les grévistes semblent déterminés à faire valoir leurs revendications. Ils réclament, entre autres, l'augmentation des salaires à 40 000 DA comme seuil minimum, la titularisation des travailleurs contractuels et la révision du statut des travailleurs des communes et l'abrogation de son article 87 bis. Il est question, également, de l'abrogation de l'article 87 bis du code du travail, de l'augmentation de la prime de départ à la retraite à 30 mensualités, des primes de transport et de panier. Il est aussi demandé l'intégration des employés communaux dans leurs postes respectifs pour les contractuels et les temporaires avec effet rétroactif depuis 2008 et la promulgation de la loi définissant la délégation de signature.