La dépouille mortelle de Me Ammar Bentoumi, premier ministre de la Justice de l'Algérie indépendante, a été transférée samedi matin au tribunal Abane Ramdane d'Alger-centre pour permettre aux confrères et aux compagnons de lutte du défunt de lui rendre un dernier hommage. Le bâtonnier Me Ammar Bentoumi est décédé vendredi à son domicile à Alger des suites d'une longue maladie, à l'âge de 90 ans. De nombreux amis et confrères du défunt, mais aussi des personnalités du mouvement national et des membres du gouvernement lui ont rendu un dernier hommage au tribunal Abane Ramdane après avoir lu la fatiha du Coran à sa mémoire. Le défunt sera enterré samedi après-midi au cimetière de Sidi M'hamed à Bouzaréah, sur les hauteurs d'Alger. Connu pour son engagement sans faille lors de la guerre de libération nationale, le défunt avait notamment formé le "collectif des avocats d'Alger" en compagnie d'avocats algériens et d'autres d'origine française ayant épousé la cause nationale. Il était également connu pour la défense qu'il assurait, avec la détermination que commandaient les circonstances, au profit des détenus politiques algériens durant la guerre de libération nationale. Après l'indépendance, il fût désigné ministre de la Justice du premier gouvernement du président Ahmed Ben Bella et restera dans l'histoire comme le tout premier garde des sceaux de l'Algérie indépendante. Ses idées modérées et ses positions en faveur de la paix et la concorde lui vaudront l'estime de beaucoup de ses concitoyens.