Les services de la gendarmerie de la daïra de Bir Mourad Raïs ont interpellé, hier, 15 personnes accusées de détournement de foncier agricole à Birkhadem, inclus dans le plan d'occupation du sol (POS). Il s'agit d'un terrain d'une superficie dépassant les 3 hectares dépendant de l'exploitation agricole n° 6 Si Abderrahmane (ex-haï Pitto). Des constructions ont déjà été lancées sur une parcelle d'une superficie de 2000 m2. Les terres ont tout simplement été détournées grâce à de faux permis de construire, datés entre 1995 et 2001. Les services de la gendarmerie, qui ont effectué le contrôle des permis de construire non enregistrés au niveau de l'Assemblée populaire communale, ont auditionné les concernés avant de les présenter devant le procureur près le tribunal de la même daïra. Selon les informations recueillies sur place, la mafia du foncier s'est accaparée de ce terrain, où des travaux de construction ont été entamés depuis près de cinq ans de manière illégale. Les mis en cause projetaient même des travaux d'extension, n'était l'opération d'assainissement du foncier de la commune, entamée par les élus locaux. Selon le P/APC de la commune, Touati Hamid, d'obédience Ahd 54, «le foncier en question était programmé pour un projet de construction d'infrastructures publiques, notamment, un établissement scolaire, 300 logements LSP... Plusieurs études ont été élaborées pour le lancement de tels projets d'envergure. M.Touati estime que «l'état du foncier est très critique dans la commune». Attribution de 5000 fausses décisions De graves dépassements ont été enregistrés durant les précédents mandats, continue notre interlocuteur, qui affirme que 5000 fausses décisions ont été attribuées durant cette même période causant la dilapidation des biens de l'Etat. Le terrain de haï Pitto n'est pas le seul à être illégalement détourné de sa vocation initiale, une autre assiette foncière à Birkhadem, d'une superficie de 1,5 hectare, a également été exploitée illégalement par la mafia. Situé à haï El Amane Cherboauni, le taux d'avancement des constructions sur cette parcelle a atteint les 80%, selon le même responsable. Ce dernier compte mettre un terme à cette anarchie cautionnée par l'ancien P/APC. Plus explicite, il affirme détenir des preuves l'inculpant directement. «Je suis originaire de la commune et j'ai travaillé pendant 22 ans à l'APC. Je connais les tenants et les aboutissants de cette l'affaire. Le dossier de fond et le permis de construire sont introuvables au niveau de l'APC», explique le président d'APC. Il appelle à «l'ouverture d'une enquête sérieuse et approfondie pour cerner cette affaire et mettre hors d'état de nuire la mafia qui active en toute impunité». Ces dilapidations menacent véritablement les projets contenus dans le plan d'occupation du sol et de ce fait, empêchent l'extension et le développement de cette commune