En l'absence de politique de gestion des eaux usées, les Algérois souffrent aujourd'hui le martyre. Il s'agit surtout des habitants qui occupent les immeubles dont les caves n'ont pas été purgées depuis de longues années. Le manque de réseaux d'évacuation est également soulevé par des occupants de logements dans plusieurs communes d'Alger (Aïn Naâdja, Bab Ezzouar, Kouba, Bab El Oued, El Harrach...). Et comme la capitale possède un parc immobilier très important, c'est un véritable appel de détresse qui est lancé à l'égard des autorités publiques afin de prendre en charge sérieusement ce problème. En effet, une véritable menace plane sur ces lieux. Non seulement on craint l'apparition de maladies (à l'exemple de celle qu'ont vécue l'an dernier les travailleurs de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) de Rouiba, suite à des piqûres de moustiques vivant dans les résidus industriels et égouts de l'usine), les risques environnementaux mais également la sécurité des bâtiments dont les fondations pourraient, sous l'effet de quantité importante d'eau, être fragilisées et s'effondrer par la suite. Malgré les appels incessants lancés à l'adresse de la Société nationale d'assainissement et autres services, les habitants assistent impuissants à l'accumulation des eaux usées qui dégagent des odeurs insupportables et attirent les moustiques. Durant l'été 2012, lors des coupures d'électricité de 48 heures, certains habitants d'Alger n'ont pas fermé l'œil à cause de la chaleur suffocante et des piqûres de moustiques. Le comble est que les occupants de ces cités sont ballottés entre les services de l'APC et de l'OPGI. Ces structures rejettent toute responsabilité et parfois évoquent le manque de moyens pour y faire face. Les habitants ne peuvent pas effectuer ces travaux qui exigent un savoir-faire et des moyens logistiques importants. Il n'existe pas à ce jour d'entreprise publique où privée pouvant assurer ce type d'intervention et fournir un travail de qualité durable. Dans certaines communes d'Alger, à l'exemple de Gué de Constantine, les services de l'OPGI procèdent à l'utilisation de pompes pour purger les caves. Mais avec la disponibilité de l'eau H24, cette solution n'a aucun effet, affirme-t-on. «Si ce problème d'évacuation des eaux usées se pose dans la capitale, que dire de l'intérieur du pays où l'Etat a construit des milliers de logements pour ne pas dire des millions d'unités», ajoutent des citoyens désabusés résidant à la cité 650 logements de Aïn Naâdja et ne savent plus à quel saint se vouer. Les pouvoirs publics ont, certes, fait des efforts pour assurer la disponibilité de l'eau à Alger, mais sans envisager des projets pour l'assainissement qui demeure un point noir pour les populations. Il faut savoir aussi que toutes les eaux usées de la ville sont déversées actuellement en mer. Il n'existe pas de stations de traitement et les anciennes sont toutes en panne. Souvent, les regards sont focalisés sur le ramassage et la gestion des déchets ménagers, mais rarement la question d'épuration des égouts a été évoquée par les responsables en charge de ce domaine.