La maison de la culture de Tizi-Ouzou a abrité, samedi, un grand gala artistique en hommage au défunt artiste chaabi Abderhamane Amrani, plus connu sous le nom de Dahmane El Harrachi. Un public des grands jours a assisté à ce gala –hommage, auquel a été invité le fils du défunt, Kamel, en compagnie de nombreux chanteurs des genres Chaabi et du kabyle. La grande salle des spectacles de la maison de la culture, archicomble à l'occasion, a vibré aux sons forts des meilleurs morceaux du grand Dahmane El Harrachi, repris par Akli Yahiatene, Reda Doumaz, Rachid Mesbahi, qui ont réussi a replongé les mélomanes, le temps d'un gala, dans cette époque dorée de leur chanteur préféré. L'opportunité a donné lieu à la présentation de témoignages vivants sur l'artiste, par des amis et compagnons qui l'ont côtoyé de près, tant en Algérie que dans son exil, en France à partir de 1949. Un film documentaire de la télévision algérienne, retraçant les étapes les plus importantes du parcours de cet artiste hors du commun, à la voix chaude et au verbe percutant, a été aussi projeté à l'occasion. Auteur compositeur de la majorité de ses chansons, Dahmane El Harrachi était surtout apprécié pour la justesse et la pertinence de ses paroles, inspirées de son propre vécu et du vécu du peuple algérien tant a l'époque coloniale qu'après l'indépendance. Cet artiste louait particulièrement les vertus de l'honneur, de la fierté, de la virilité chez l'homme, de la droiture et de la loyauté, toutes des valeurs chères aux Algériens. L'auteur de l'indétrônable « Ya Rayah » est né le 7 juillet 1925, dans une modeste famille de 11 membres à El Biar (Alger). Mais il grandit à El Harrach (d'ou son nom de scène), où il fréquenta l'école coranique et l'école primaire. Il y travailla, entre autres, comme receveur de bus et comme cordonnier. Il décéda le 31 aout 1980 dans un accident de la circulation à Alger.