Invité hier matin du Forum du quotidien El Moudjahid, le président du Comité olympique algérien, Mustapha Berraf, a eu l'occasion d'expliquer les grands axes de son programme de travail pour le mandat pour lequel il vient d'être élu. «L'une de nos premières missions au Comité exécutif et à moi, a-t-il déclaré, consistera à donner plus d'importance à la représentation féminine au sein des instances sportives conformément aux directives du Comité international olympique. Vous n'êtes, également, pas sans savoir que la promotion de la femme et l'action tendant à lui donner plus de responsabilités dans les actes de gestion sont des recommandations du Président de la République. Au Comité olympique algérien, nous avons déjà entamé cette démarche puisqu'hier une assemblée générale partielle a décidé d'intégrer les deux championnes olympiques, Hassiba Boulmerka et Nouria Benida Merrah, au sein du Comité exécutif de notre instance. Par ailleurs, elle a permis l'entrée en son sein de deux championnes encore en exercice, à savoir l'athlète Baya Rahouli et la volleyeuse Narimène Madani. Notre action va se poursuivre en incitant les fédérations sportives à faire un pas en ce sens. Il y a des femmes dans ce pays qui peuvent rendre d'énormes services au sport. Nous n'avons pas le droit de les laisser en rade.» La seconde mission du mandat du président et du Comité exécutif de l'instance olympique portera sur la revalorisation du sport d'élite. «L'Algérie dispose d'énormes potentialités en matière de talents sportifs mais quand ces derniers sont pris en charge à un moment de leur formation, ils stagnent et ne parviennent plus à progresser. Certains d'entre eux versent carrément dans la médiocrité. Le COA a la volonté d'accompagner les pouvoirs publics dans le développement de cette élite. Il faut que nos sportifs sachent se préparer et aller à une compétition avec la volonté de réussir et non pas celle de la défaite consommée d'avance. Ces athlètes évoluent, il est vrai, souvent dans un climat guère propice à la sérénité en raison de divergences au niveau de leurs dirigeants. Il s'agit, pour ceux qui ont la charge de suivre ces athlètes, de donner la meilleure image possible. En tout cas au COA, l'agitation qui prévalait c'est de l'histoire ancienne. Nous allons avancer sans regarder derrière dans un climat empreint de solidarité et de confiance mutuelle dans le seul intérêt du mouvement sportif national. Le 3e axe du programme de travail de la nouvelle équipe dirigeante du COA portera sur les relations avec les pouvoirs publics. «Le COA compte les accompagner dans la mission consistant à mettre le sport à la portée de tous, a dit Mustapha Berraf. De concert avec le ministère de la Jeunesse et des Sports, notre instance participera au programme de bonne gouvernance que celui-ci veut appliquer. Il faut que nos instances sportives atteignent un degré de gestion des plus performants. J'ajoute que le COA prévoit de programmer un certain nombre d'évènements qui seront menés en accord avec les instances gouvernementales et avec leur soutien comme les journées sur l'environnement ou l'introduction en milieu scolaire de l'instruction sur les valeurs olympiques.» Sur ce dernier point, il convient de rappeler que le COA, sous la présidence de Mustapha Berraf, avait mené une telle mission en 2008 avec la publication de livres pour le scolaire et le secondaire. Cette initiative unique dans le monde avait été saluée par le président du CIO, M. Jacques Rogge, qui s'était déplacé en Algérie pour son lancement.» Ce projet, qui était en voie d'être achevé, n'a pu aller à son terme puisqu'en 2009 nous avons dû quitter le COA et l'équipe qui a pris la suite n'a pas jugé utile de le poursuivre. C'est dommage parce que depuis, l'Espagne s'est lancé dans la même opération en reprenant nos idées. Nous allons donc reprendre le processus qui avait été interrompu en 2009 dès la prochaine rentrée scolaire.» Une session spéciale pour les Jeux de Rio en 2016 Le président du COA s'est étalé, également, sur un certain nombre de points essentiels comme celui des Jeux de Rio en 2016 pour lesquels, a-t-il révélé, il y aura une session spéciale du Comité exécutif du COA sur cet évènement. «Nous n'allons nous substituer ni à l'Etat, ni aux fédérations sportives qui ont des missions bien précises. Nous allons faire une expertise des potentialités que le pays possède tout en sachant que de nombreux athlètes, dont certains sont des médaillés olympiques, ont quitté l'arène sportive et ont préféré rentrer chez eux à cause du climat délétère qui régnait dans le sport alors qu'ils sont encore compétitifs. Il faut les inciter à revenir tout comme il faudra que les techniciens travaillent dans les meilleures conditions. J'ajoute que le débat sur le manque de moyens et d'infrastructures est un faux problème. Le Premier ministre a, dans son discours de samedi dernier lors de l'installation des présidents des instances sportives, annoncé que l'Etat mettra les moyens adéquats pour soutenir ses athlètes dans leur préparation. Concernant le second point, je crois que l'Algérie est le pays en Afrique qui a fait le plus gros effort en matière de construction d'infrastructures sportives. J'ai énormément voyagé dans notre continent et je puis vous assurer que de grands champions s'entraînent dans des conditions qui sont très loin de valoir celles des Algériens. A mon avis, il s'agit de mettre du cœur et d'aller de l'avant. Le smic technique doit être banni. Il ne faut plus se cacher derrière de faux arguments pour expliquer ses échecs. Le COA se battra contre tous ceux qui veulent participer juste pour se balader.» Mustapha Berraf a eu d'autre part à parler du cas du jeune international de la voile incarcéré dans une prison au Maroc pour agression sexuelle estimant qu'il ne «faut pas politiser cette histoire. C'est une affaire qui relève du pénal. Il y a un juge qui a rendu son verdict et tout est fait pour que le jeune sportif voie sa peine sinon annulée, du moins réduite. Ceux qui affirment que notre consulat sur place n'a rien fait trompent l'opinion parce qu'il se trouve que notre représentation a fait tout son possible et elle continue à le faire. «Le président du COA a enfin eu à évoquer le problème de la Fédération algérienne de handball dont le verdict de son assemblée générale élective n'a pas été reconnue par la Fédération internationale. «J'ai reçu hier Aziz Derouaz et nous avons longuement parlé de ce sujet. Le COA fera en sorte que les lois algériennes ainsi que la réglementation soient scrupuleusement respectées. Nous allons étudier cette question avec méthode pour ne pas spolier un citoyen algérien de ses droits.»