La décision du gel des projets de montage de véhicules en Algérie qui a été prise par le ministère de l'Industrie a été saluée par les opérateurs du secteur automobile, estimant que ce segment devrait être bien préparé afin de favoriser une industrie de production intégrée. Ali Harbi, consultant auprès du concessionnaire chinois Foton, joint à ce sujet, nous a indiqué que l'Algérie recèle un potentiel industriel pouvant contribuer réellement à la fabrication de voitures localement. Il a cité à ce sujet les complexes publics, notamment la Société nationale des véhicules industriels et des sous-traitants ayant investi dans la production de pièces de rechange. Il existe quelque 200 PME activant, aujourd'hui, dans cette branche. «Le montage de véhicules ne génère pas de valeur ajoutée et le transfert du savoir-faire. Cette activité se limite à l'assemblage des composants importés, d'où des coûts pouvant être plus élevés. La création d'un réseau de sous-traitants et une chaîne spécialisée dans l'automobile sont des conditions indispensables pour fonder une industrie de l'automobile et pallier l'importation», a tenu à souligner ce consultant. Le concessionnaire Foton a engagé, selon lui, une étude de faisabilité pour créer une usine de fabrication de véhicules utilitaires en Algérie. «Nous sommes persuadés que ce projet est réalisable», a tenu à révéler notre interlocuteur. Notons que le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, a indiqué mardi à Biskra dans une visite d'inspection que la décision du gel des projets de montage de véhicules a été prise pour «réorganiser» ce segment avec pour objectif un coût du véhicule produit localement inférieur à celui importé. Protection du consommateur Selon le ministre, ce dossier est mené dans le cadre d'une stratégie globale concernant les véhicules industriels, en tenant compte du cadre national économique de l'investissement. «L'étude du dossier a été finalisée au niveau du département de l'industrie». M. Temmar a précisé par ailleurs que l'Etat veut aller vers la production et non pas le montage et la sous-traitance. «Le coût du véhicule à produire en Algérie sera inférieur à celui importé», a encore indiqué le ministre affirmant que cela sert l'intérêt du citoyen dont le pouvoir d'achat est limité et présente l'avantage d'une main-d'œuvre locale en termes de création d'emplois. «L'Algérie mène sur ce dossier des négociations avec des opérateurs chinois, iraniens et le constructeur français Renault», a souligné M. Temmar précisant que l'Etat ne freine pas les initiatives d'investissements, mais au contraire, œuvre sérieusement à les encourager. Nos tentatives de faire réagir l'association des concessionnaires automobiles algériens quant aux déclarations du ministre n'ont pas pu aboutir, en raison de l'absence de son président, M. Bairi, qui est également le directeur général de la marque Ival Fiat.