L'objectif de la commission d'experts chargée d'élaborer l'avant-projet de loi sur la révision de la Constitution, installée hier par le Premier ministre Abdelmalek Sellal est, selon Louisa Hanoune, leader du Parti des travailleurs, ambigu. Intervenant hier lors d'un point de presse tenu à l'ouverture des travaux du bureau politique au siège de son parti à Alger, la SG du PT a déclaré : «C'est une démarche que je n'arrive pas à cadrer», car dit-elle, «nous ne savons pas réellement si elle se substitue à la volonté du peuple ou non, alors qu'il faut établir un processus constituant». Elle réitère son appel à engager un débat national où devra prendre part toute la société civile. Selon elle, «confiner le débat dans une commission est insuffisant». Mme Hanoune a profité de l'occasion pour répliquer aux attaques dont elle fait l'objet depuis près d'une quinzaine de jours à travers notamment les médias. Affirmant n'accorder aucune importance à ses détracteurs qui font plutôt dans la calomnie et la misogynie et non dans le débat d'idées, elle déclare que «c'est une cabale contre le PT, lancée après que celui-ci a réussi à lever le voile et démasquer certains opportunistes assoiffés de pouvoir». Ces parties minoritaires soutenues par certains médias, dit-elle, «ne s'avancent pas sur le terrain du débat politique, mais se permettent de s'attaquer à ma personne, ne respectant ainsi ni éthique ni déontologie». Rappelant que son parti n'en est pas à sa première expérience avec ce genre d'«agressions», elle estime que ces personnes profitent de la «situation critique» de notre pays pour satisfaire leurs ambitions personnelles et servir les intérêts de pays étrangers. Louisa Hanoune a, en effet, été ciblée par les critiques injustifiées de politiciens et de la part aussi du «grand» professeur Ahmed Adimi, comme elle a tenu à le qualifier. Ce professeur et chroniqueur au journal arabophone El Fadjr a osé, dit-elle, descendre très bas et la qualifier de «femme ménopausée et désespérée». Pour elle, c'est la maladie de la rage qui le motive et dévoile sa vraie face, alors qu'il a toujours été respecté pour ses écrits et ses idées. Indignée, elle se dit convaincue que ces idées ne proviennent que d'une personne qui développe des idées de misogynie. Cette critique, conclut-elle, est de la violence contre la femme et du harcèlement sexuel. Et d'ajouter : «Nous sommes dans l'ère du totalitarisme qui provoque un déchaînement de haine». Ahmed Benbitour, candidat déclaré à l'élection présidentielle d'avril 2014, et Sofiane Djilali, président du parti algérien Jil Jadid, font partie de l'Alliance créée pour faire barrage au 4e mandat du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Parlant du premier, elle dira que le peuple n'est pas dupe et ne cautionnera pas cet ancien chef du gouvernement qui n'a réussi qu'à augmenter le taux de chômage à 29%. Elle corrige certaines interprétations des médias, en précisant que «Benbitour n'a nullement les capacités de manipuler les jeunes de Ghardaïa», ajoutant : «J'ai seulement dit qu'il a tenté de profiter de la situation et détourner les jeunes chômeurs de leurs principaux objectifs». Quant à Sofiane Djilalli, il est qualifié par la première dame du parti d'homme «déchaîné» et «enragé», qui s'est rangé dans l'opposition après avoir été «délogé» de la résidence du Club des Pins.